Δ Le Règlement
Δ Le Contexte
Δ Les Groupes
Δ Les Pouvoirs
Δ Les Personnages
Δ Les Diamants
Δ Le Botin D'avatars

Nos Prédéfinis






En ce moment

_Intrigue N° 1 {Les Créatures}

_Staff Stuff {News du 06/02/2015}

_Happy B-Day ! {Game Over a 1 an}



Effectifs

_Social Gamer Δ 9
_Bad Gamer Δ 10
_Hardcore Gamer Δ 5
_Casual Gamer Δ 11
_Conscious Gamer Δ 9
_Intense Gamer Δ 9
_Créatures Δ 2

_Hommes Δ 25
_Femmes Δ 31

_Royaume de feu Δ 16
_Royaume de glace Δ 22
_Royaume de fer Δ 17


Annonces

Δ DEMANDE RP {Alec Cooper}


Le Deal du moment :
Cartes Pokémon 151 : où trouver le ...
Voir le deal

Partagez
 

 I wanted you to know that I love the way you laugh • PV : Elliot

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
Aller à la page : 1, 2  Suivant

Evan Emmings
Conscious Gamer
Evan Emmings
Inscrit depuis le : 19/10/2014
Histoires racontées : 171
Diamants : 126

Feuille de personnage
Âge/Groupe/Royaume: 19 ans / Conscious Gamer / Feu
Inventaire Magique:

MessageSujet: I wanted you to know that I love the way you laugh • PV : Elliot    I wanted you to know that I love the way you laugh • PV : Elliot  EmptyLun 3 Nov - 20:44

« Cela fait cinq mois que je suis arrivé à Black Hole, au beau milieu de ce monde complètement. J’avais tout de suite décidé à cette époque que je me laisserais passer pour quelqu’un de froid et désagréable. Et après avoir tenu tout ce temps, une partie de ce masque de glace que je m’étais construit s’est brisé... à cause de lui.
J’aurais bien aimé en savoir plus sur ce blond. J’ai presque eu du mal à le quitter. Je l’ai rencontré lors de cette nuit-là, il m’était tombé dessus, j’avais sérieusement envisagé de le tuer au début... Mais de le moment où il m’a sauvé la vie, je me suis pris de pitié pour lui et ses blessures. Tout ce qui est sûr, c’est que je ne vais pas avoir de mal à me souvenir de lui : il s’est avéré être mon voisin. C’est fou ce que fait le hasard quand même.
Bref, il a réussi à m’amadouer, à me faire sourire, presque rire... Et à quasiment me faire pleurer. Il m’a fait peur aussi ; j’ai eu peur de le perdre. Et puis quelque chose m’a captivé chez Elliot (et oui, j’ai réussi à retenir son nom) : ses yeux. Je les compare à un ciel d’or parsemé d’étoiles d’émeraudes et d’ambre. Ils sont magnifiques. Je n’aurais jamais pensé dire cela à Black Hole : trouver que quelque chose était beau dans un pareil enfer. Oui, il est beau. Mais il faut pas croire que j’ai des sentiments pour lui : ce mec est un véritable boulet. Il crie, il gesticule... J’ai presque l’impression qu’il utilise rarement son cerveau. Mais c’est un bon comédien, en vérité c’est un garçon très intelligent, j’ai fini par m’en apercevoir.
C’est fou, je souris en écrivant tout cela... D’ailleurs je ne sais pas pourquoi je l’écris, ça n’a pas beaucoup d’importance... Ou peut-être que si. En tous cas je n’oublierais jamais cette nuit : elle fait sûrement partie de celles que j’ai préféré dans ce jeu...

PS : Elliot a presque deviné mon pouvoir... Cela m’a fait un peu peur au début, mais ça n’a pas tant d’importance que ça finalement. De toute façon, je ne m’amuserais jamais à lire les pensées de quelqu’un, et encore moins de lui. J’ai peur de violer sa vie privée.

Lui, il ne m’a pas dit le siens... Il n’avait pas l’air de vouloir me le révéler. La prochaine fois que je le crois (ce qui ne sera pas très difficile), je lui poserais la question... Je suis vraiment trop curieux, ça me jouera des tours un jour. »


C’était les mots qu’Evan avait écrit noir sur blanc dans son journal ce matin même... Depuis plus d’une heures, ils lui couraient dans la tête et la gorge du chasseur s’était peu à peu serrée. Il avait envie de quelque chose, quelque chose de spécial... Il était comme en manque. En manque du blond peut-être ? Cette dernière pensée acheva de le déstabiliser : arc bandé, œil fermé et flèche pointée sur une biche qu’il convoitait depuis un certain temps, il n’arrivait pas à se décider à tirer. L’herboriste occupait ses pensées depuis plus de deux heures, il n’en pouvait plus, n’arrivant pas à assez se concentrer pour chasser. Le brun jeta finalement l’éponge, abaissant son arc et rangeant la flèche dans son carquois. Cela ne servait à rien de s’acharner alors qu’il n’y arrivait pas. Poussant un soupir résigné et regardant la biche se carapater, il décida de rentrer chez lui : il avait encore quelques beaux morceaux de viande en réserve et ce n’était pas l’argent qui lui manquait.
Le chasseur ramassa son sac à dos qu’il avait posé contre le tronc d’un arbre, au milieu d’un bouquet d’étranges fleurs bleues qui lui rappelèrent encore plus le blond. Tout lui rappelait l’herboriste de toute façon... Chaque plantes, chaque arbre, chaque bête : Evan trouvait toujours un point commun avec son voisin. Il se mit à rire comme l’aurait fait un fou. Ça relevait presque de l’obsession. Être obsédé par Elliot : cet hystérique tombé du ciel. On dirait presque que t’es tombé amoureux, Evan... Il en pleurait de rire à présent. Amoureux... Tiens, ce mot lui était revenu pour la première fois depuis son arrivée à Black Hole. L’amour. Un doux sentiment qui n’avait pas sa place dans ce monde. Et puis quoi encore... Lui, tomber amoureux du blond ? N’importe quoi ! Dans ses cauchemars peut-être.
Evan décida de prendre le chemin opposé à celui qu’il avait emprunté la dernière fois avec Elliot ; S’il croisait la carcasse du monstre que ce dernier avait tué, il risquait de fondre en larmes... Et fondre en larmes pour une telle chose, c’était tout simplement ridicule. Il était obsédé par l’idée de revoir ce garçon. C’est vrai qu’il s’était senti bien avec lui, qu’il s’était détendu pour une fois...
Bref, il n’allait pas faire tout un roman sur leur rencontre, c’était inutile. Le chasseur se mit alors à marcher sur un petit sentier qui le conduirait à Mehark, bien décidé de ne plus penser à cet herboriste qui l’avait hanté tout au long de sa journée.

Sa rue était déserte et Evan se surprit à guetter le moindre signe de vie chez son voisin, mais rien n’attira son regard. Il soupira devant la scène ridicule qu’il devait offrir à se dandiner sur la pointe des pieds pour apercevoir le visage du blond à travers une des hautes fenêtres... Quelle obsession insupportable ! Cela aurait été presque mieux s’il n’avait pas rencontré cet étrange énergumène aux yeux pleins d’étoiles... Et voilà, voilà que ses iris lui revenait... Bizarre mais si beaux. Evan ! Stop, rentre chez toi et surtout calmes-toi !
Il s’avança jusqu’à la porte d’entrée de sa petite maison et alors qu’il sortait les clés de son sac pour l’ouvrir, il remarqua qu’elle était légèrement ouverte. Le stress lui monta à la gorge : le chasseur n’avait pas fermé la porte avent de partir ?! Mais où avait-il donc la tête ! Tu sis la réponse mon vieux... Oui. Encore ce blond, toujours ce blond et à cause de ce blond ! Et si des voleurs l’avaient pillés ? Il y avait des voleurs à Mehark. Prenant son courage à demain, prêt à découvrir un carnage à l’intérieur, il poussa la porte... Mais à la place d’un bandit il croisa le regard doré... De l’herboriste. Retenant un hoquet de surprise, il recula de quelques pas : Il était là ! Chez lui ! Évitant de montrer trop d’émotions sur son visage, il fronça les sourcils et entama de le saluer froidement, très froidement même d’une voix qu’il voulait pleine de colère :

« Tu m’expliques ce que tu fous là ?! Tu sais que c’est un acte punis par la loi de rentrer dans une maison par infraction ?! Sors de chez moi... Tout de suite ! »

Sur la fin, Evan n’avait pas pu s’empêcher d’hésiter. Il ne voulait pas que l’herboriste s’en aille. Il désirait discuter avec lui... Il avait le terrible besoin de lui parler.


Dernière édition par Evan Emmings le Mar 17 Fév - 11:34, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas

Elliot Hayaki
Intense Gamer et Modérateur
Elliot Hayaki
Inscrit depuis le : 04/10/2014
Histoires racontées : 175
Diamants : 94

Feuille de personnage
Âge/Groupe/Royaume: 19 ans/Intense Gamer/Feu
Inventaire Magique:

MessageSujet: Re: I wanted you to know that I love the way you laugh • PV : Elliot    I wanted you to know that I love the way you laugh • PV : Elliot  EmptyLun 3 Nov - 22:50

« J’espère bien qu’on se reverra. »

Des mots sans importance, balancés par pitié, comme n’importe qui jetterait une bouée à un inconnu qui se noie. Le corps d’Elliot frissonna, le sortant brusquement de son sommeil inconfortable. Des feuilles éparpillées aux quatre coins de la pièce faisant office de cuisine, laboratoire et bureau furent le premier spectacle que cette nouvelle journée lui offrit, emplissant son être d’un calme mathématique, un calme rassurant qui l’écartait de cette préoccupation si angoissante. Lui qui pensait s’être noyé depuis longtemps n’était plus aussi stable. Ses fondements, ses certitudes, vacillaient, et il avalait difficilement sa salive à l’idée de pouvoir qualifier un étranger d’  « ami » Un mot oublié, rangé après deux déménagements, un mot détruit, abandonné, interdit à la disparition d’Inori. Replaçant d’un lent mouvement de l’épaule droite ses lunettes rouges, il attrapa sa lecture actuelle  de sa main libre, prenant appui sur l’autre pour se hisser hors de sa chaise. Il monta à l’étage, habitué à la pénombre, se lever si tôt constituait une habitude tenace pour lui qui veillait tardivement sur ses recherches. Ouvrant le frigo, il se saisit d’une de ses infusions, ressentant le besoin d’une aide énergétique afin d’entamer la journée qui s’annonçait. Distraitement, il s’installa sur le bord de la fenêtre du premier étage, parcourant son bouquin tout en sirotant sa préparation, cependant son regard orangé guettait, comme irrésistiblement attiré, le moindre mouvement dans la rue vide. Il l’avait vu partir à la chasse chaque jour cette semaine. Il se demanda ce qu’il espérait retirer de ces moments stupides, insensés. Qu’attendais-tu, Elliot ? Soupirant, il s’éclipsa prendre une douche froide.

« J’espère bien qu’on se reverra. »

Le blond sentait son cœur se serrer. Les larmes ruisselaient sur ses joues, emportées par le jet d’eau glacée. Il se déchirait en silence bien que personne n’aurait perçu ses sanglots. Il était seul, et son malheur était d’être entouré. Lui qui cherchait une confirmation de sa médiocrité dans les yeux remplis par la haine de ses semblables avait échoué sur tous les plans. Le voilà qui s’attachait à un espoir fragile, un espoir immonde, celui qu’il était attendu quelque part par quelqu’un, et que ce quelqu’un n’était pas Inori, mais quelqu’un qui l’amenait à se sentir comme lorsqu’il se trouvait en sa compagnie. Il prit sa tête entre ses mains, son front posé sur le carrelage froid. L’envie d’hurler, de tout quitter, se mélangeait avec son amour pour Black Hole car aujourd’hui, il réalisait enfin qu’il avait le choix de revoir quelqu’un, il avait un endroit, une maison où rentrer. Malheureusement, tout cela n’avait aucun droit d’exister. Elle n’était plus là, par sa faute, depuis quand était-il devenu ce monstre capable d’apprécier des moments si heureux en son absence, alors qu’elle avait peut-être perdu la vie à cause de lui et de ses caprices de gamin…

« J’espère bien qu’on se reverra. »

Et le mur du laboratoire le distrayait de tout ce qu’il entreprenait. Il aurait souhaité qu’il s’effondre pour se retrouver face à Evan sans avoir à se chercher des excuses pour le revoir, sans avoir à cracher sur sa fierté et son choix de vie. Le brun lui rappelait qu’il existait, lui un être constitué de tant de sentiments contraires, de conflits intérieurs qui le rongeaient au point de se savoir dangereux, au point que la folie s’emparait peu à peu de lui. Il cherchait la solution, il lui fallait une raison pour être certain de ne pas d’égarer et perdre de vue son objectif. Conscient de la faiblesse de ses résolutions, il en vint à envisager qu’Evan devait le détester. Que ce soit lui qui le repousse lui semblait être la seule alternative durable. Il se répéta inlassablement qu’il n’existait pas de meilleure chose à faire, tentant vainement de se donner du courage.  Il acheva le travail qu’il avait en retard, croisa son assistante dans l’entrée, lui faisant signe qu’il ne partait pas loin.

Revoir.

En franchissant la porte de chez lui, cette idée fixe, cette répétition. Pas le temps de réfléchir, il allait se défiler. Il se dirigea vers la porte de la maison d’Evan, prêt à frapper. Ses doutes le figeaient là, le poing prêt à annoncer sa présence, quand il remarqua que c’était ouvert. Il poussa la porte, inquiet de trouver la maison de son voisin ainsi. Il imaginait un malaise, un voleur, mais certainement pas qu’il avait simplement oublié de fermer. Elliot inspecta le domicile, à la recherche d’un signe de vie, appelant calmement le garçon, craignant de le réveiller s’il s’était simplement endormi. Mais la demeure était désespérément vide, et Elly ne pouvait pas laisser l’endroit sans surveillance.

Il se contenta tout d’abord de s’asseoir sur une chaise, regardant le plafond en soupirant. Cependant, le temps lui semblait si long, et plus le temps passait, plus il s’étouffait. Sa respiration s’accélérait en ignorant comment réagir à l’arrivée d’Evan, que lui dire ? Déboussolé, il manqua de s’étaler sur le sol en courant à travers la maison. Il recherchait des emplacements où un double des clés pouvait être dissimulé, il devait rentrer entre les murs protecteur de son chez lui, au milieu de toutes ses racines, lorsqu’il ouvrit un tiroir qu’il n’aurait jamais dû ouvrir. Un petit carnet s’y trouvait, posé avec soin. Elly le saisit, s’asseyant sur le lit du brun, et feuilleta les pages. Au premier coup d’œil, il comprit qu’il s’agissait d’un journal intime. Il hésita, mais l’herboriste chercha dans les écrits les plus récents si le chasseur avait parlé de lui. Il tomba alors sur la page en question.

L’écriture d’Evan lui parut mignonne au premier coup d’œil. Il devinait qu’il prenait soin de ce cahier comme d’un trésor, il y accorda donc une attention particulière. Pas la moindre page ne fut pliée, et même si Elliot éclata en sanglot, pas la moindre trace d’eau ne fut absorbée entre ces lignes adorablement penchées. Il  mesurait la connerie qu’il venait de faire, qu’il avait franchi un point de non-retour. Au final, ils étaient à la fois différents et semblables. Ils portaient un masque, un masque qu’ils avaient abîmé chez l’autre. S’il était la seule personne accueillante dans ce monde pour le garçon, comment pouvait-il l’écarter ? Il imagina le sentiment de trahison qu’Evan aurait  pu ressentir en transposant la situation au sentiment qu’il avait ressenti sur terre lorsqu’il s’était retrouvé seul dans un monde hostile, sans Inori.

Un sentiment de culpabilité montait en lui alors qu’il rangeait le journal. Lire les pensées… C’était donc bien ce qu’il existait de pire. Il erra dans cette maison qu’il ne connaissait pas, tournant en rond comme un lion en cage… Il finit par décider de rester, préparant le thé pour le retour de Vanou, avant de lui emprunter une lecture concernant la chasse, et patienter. Lire le calmait, lire arrangeait tout, jusqu’à ce que la porte s’ouvre. Il releva la tête, ses lunettes trônant toujours sur son nez, il afficha un magnifique sourire au véritable propriétaire des lieux, bien que lui ne semblait pas particulièrement heureux de tomber sur lui de cette façon. Pas de chance, il savait ce qu’Evan lui cachait.

♦ Bon retour à la maison Vanou ! Je pourrais te demander la même chose, qu’est-ce que tu fous à ne pas fermer la porte de chez toi ? Et selon la loi, entrer sans abîmer la porte ne constitue pas une entrée par effraction. C’est mal de me traiter comme ça, j’ai cherché un double des clés pour éviter qu’on vienne piquer chez toi, et n’ayant pas trouvé je suis resté c’est tout ! Je ne te prendrais plus au mot à l’avenir, tant pis pour toi.

Elly avait parcouru auparavant des textes de lois, un squatteur professionnel tel que lui connaissait ce qu’il pouvait faire ou non, et là, il était malheureusement dans son droit. Mémorisant le numéro de la page puisque quelque chose lui disait qu’il risquait de revenir par la suite, il ferma le bouquin. Maintenant qu’il se trouvait face à Vanou et qu’il avait lu son journal, il avait changé d’avis et ne comptait pas décevoir son camarade.

♦ D’accord, je te concède que j’ai pris mes aises, mais je n’y peux rien, je m’ennuie tellement vite... et je m’adapte rapidement aux nouvelles maisons ! S’exclama-t-il en riant. Par contre, si je peux me permettre, ton chez toi est cool, et tes bouquins sur la chasse sont sympa !

Allongé à plat ventre sur le sol, il roula sur le dos, regardant Evan à l’envers, esquissant un sourire amusé. On aurait dit un chat qui s’était trouvé une seconde résidence, et qui se considérait déjà comme chez lui d’ailleurs. Il soupira de façon théâtrale, comme pour narguer le brun.

♦ Moi qui me disais que tu mourrais d’envie de savoir si mon assistante m’avait enterré pour servir de fertilisant… ou quel était mon pouvoir depuis tout ce temps… Ha… Pas de fanservice au programme aujourd’hui !

Rangeant le livre à sa place initiale, il avança d’un pas sautillant vers la porte,  il s’arrêta devant lui, penchant sa tête afin d’être sur la même hauteur qu’Evan et plonger ses yeux dans son regard perçant, qui l’effrayait toujours autant d’ailleurs. Malgré cette crainte qu’il camouflait parfaitement, il tentait de le déstabiliser intentionnellement, pour le forcer à révéler qu’il voulait secrètement qu’Elliot reste avec lui. À la fin de sa phrase, il se décala sur la droite d’Evan, faisant mine de sortir joyeusement de la maison.

♦ D’ailleurs, tu as une petite idée Vanou ? Oh… oui pardon, j’oubliais. Je sors de chez toi tout de suite, bonne journée darling, dit-il en sifflotant d’un air espiègle.
Revenir en haut Aller en bas

Evan Emmings
Conscious Gamer
Evan Emmings
Inscrit depuis le : 19/10/2014
Histoires racontées : 171
Diamants : 126

Feuille de personnage
Âge/Groupe/Royaume: 19 ans / Conscious Gamer / Feu
Inventaire Magique:

MessageSujet: Re: I wanted you to know that I love the way you laugh • PV : Elliot    I wanted you to know that I love the way you laugh • PV : Elliot  EmptyMar 4 Nov - 19:34

Evan détailla rapidement Elliot. Toujours aussi... Non, pas beau ni charismatique... Te dis pas des trucs pareils... ! Seule modification : ces lunettes rouges qui voilaient ses yeux habituellement si vifs... Le chasseur ne pouvait s’empêcher de les fixer, les différentes couleurs qu’ils comportaient l’intriguaient. Mais malgré toute la joie et le soulagement qu’il éprouvait de le revoir, il sentait la colère lui serrer la gorge. L’herboriste avait apparemment pris ses aises ! C’était vraiment très indiscret : on ne s’installait pas comme ça, dans la maison vide de son voisin...
Point positif : aucun voleur n’était venu le piller. Merci Elliot.
Le blond eut tout de même le culot de lui rétorquer qu’il n’était pas en faute et n’était pas entré par effraction. Les sourcils du brun se froncèrent tout aussi tôt... Pourquoi avait-il toujours raison, le spécialiste de la nature, hein ? C’était bien une chose qui ne plaisait pas du tout à Evan. Avoir tord et se faire contredire. Pourtant, il se tut et posa ses affaires à côté de la porte, tout en refermant cette dernière, écoutant ce que le blond lui racontait. Alors comme ça il avait cherché le double des clés ? Le chasseur retint de peu un rire moqueur : il n’y en avait pas, son ami dis-moi mon cher Evan, depuis quand c’est ton ami, lui ? avait du les chercher un bon moment.
Finalement, il le fixa droit dans les yeux tandis que ce dernier lui avouait qu’il avait vraiment fait comme chez lui... Et que sa maison était superbe, tout comme ses livres sur la chasse. Ah... Ces foutus bouquins, de l’histoire ancienne à présent. Ils lui avaient appris tout pleins de tuyaux pour pouvoir chasser convenablement, même s’il lui avait fallu pratiquer un petit moment avant de ramener des bêtes dignes de ce nom :

« Tu parles... Cette baraque est toute simple, il n’y pas grand chose d’intéressant. Et ces livres sont des sortes de tutoriels en fin de compte. Je ne sais pas comment cela peut t’intéresser... T’es bizarre. »

Aussitôt, le blond enchaîna avec un petit numéro... Il roula sur le dos et esquissant un sourire tout à fait adorable, lui glissa quelques mots qui eurent l’art de mettre Evan mal à l’aise. Pourtant, il n’y avait rien de bien dérangeant dans ce que disait l’herboriste. Il mentionna son assistante : ce devait être cette blonde que le chasseur avait aperçu la dernière fois... Alors comme ça Elliot dirigeait son petit personnel ? Cette pensée donna une petite envie de sourire au brun : un tel gars commander des gens plus vieux et plus mûrs que lui... Et puis quoi encore ? C’était une blague ?
Le jeune homme se releva alors, rangeant le livre qu’il était en train de lire à sa place et se dirigea d’un pas sautillant vers lui. Se penchant légèrement pour être à la hauteur d’Evan, il continua à parler, tranquillement, faisant mine d’être étonné de ne pas avoir été assailli de questions sur son mystérieux don. Pour finir, il se décala sur la droite, ouvrit la porte et tout joyeux s’arrêta sur le palier.
Le brun le suivait du regard, affichant un air quelque peu boudeur... Il ne voulait pas qu’Elliot s’en aille déjà, pourtant ce dernier avait l’air de bien s’être décidé à partir... Rhaaa, il avait trop voulu jouer au mec froid et sans cœur encore une fois. Ne pouvait-il pas redevenir naturel avec ce garçon ... ? Non, peut-être qu’il ne se souvenait tout simplement plus de comment il était... en temps normal.
Soupirant après le mot « Darling », Evan hésita un petit moment puis rattrapa l’herboriste par l’épaule avant qu’il ne sorte dans la rue pour retourner définitivement chez lui :

« Hop, hop, hop... Tu restes là. Je veux savoir de quoi tu es capable : je veux connaître ton pouvoir... »

De tels mots paraissaient bizarres venant tout droit de la bouche du chasseur que l’on disait “de glace”, mais il les pensait vraiment...  
Finalement, le brun finit par sourire timidement et continua doucement :

« Et puis... Si tu me révèles ton pouvoir, je te dirais quel est le miens. »

Un bon marché mais qui effrayait quelque peu Evan : et si le blond n’avalait pas le fait qu’il puisse lire dans ses pensées et voir ses souvenirs... ? C’était une crainte qui lui donnait presque la nausée. Il avait peur de se faire rejeter. Il ne voulait pas perdre la seule personne qui avait réussi à le sortir de sa bulle...
Depuis quand t’as peur toi ? Depuis cette nuit-là. Celle où il s’était rendu compte que Black Hole comportait tout de même un bon élément. Oui, il considérait Elliot comme tel. Ce blond était en quelque sorte le rayon de soleil qui avait réussi à faire fondre la glace qui tenait le brun prisonnier... C’était idiot, mais tellement vrai.
Le chasseur alla alors s’asseoir sur un des trois fauteuils qui occupaient le petit salon, faisant signe à l’herboriste de l’imiter.
Affichant une petite moue énigmatique qui lui fit faire un petit sourire en coin, il s’exclama alors d’une voix mielleuse :

« J’imagine que tu ne vas pas me le dire comme ça, ce pouvoir... Alors je vais tenter de le deviner. Je vais te poser des questions et tu vas me répondre par vrai ou faux, d’accord ? Evan n’attendit même pas la réponse de son camarade et commença tout de suite son petit interrogatoire. Je parie que ça a un rapport avec ton métier... Vrai ? »

Le chasseur comptait bien deviner la capacité secrète d’Elliot. Il allait bien réfléchir et la trouver...
Revenir en haut Aller en bas

Elliot Hayaki
Intense Gamer et Modérateur
Elliot Hayaki
Inscrit depuis le : 04/10/2014
Histoires racontées : 175
Diamants : 94

Feuille de personnage
Âge/Groupe/Royaume: 19 ans/Intense Gamer/Feu
Inventaire Magique:

MessageSujet: Re: I wanted you to know that I love the way you laugh • PV : Elliot    I wanted you to know that I love the way you laugh • PV : Elliot  EmptyMar 4 Nov - 21:53

Elliot lisait la colère sur le visage d’Evan. Une colère apparue à la découverte de son voisin allongé sur le sol près de l’entrée.  Il eût envie de rire en réalisant qu’il n’exagérait pas sa réaction, pourtant, il était certain qu’il devait être heureux de le voir. Il pensa qu’ils étaient définitivement bien compliqués tous les deux. Pourtant, il y avait cette alchimie naissante, une alchimie à l’arrière-goût amer. Quelque part, se comporter ainsi avec quelqu’un de son âge le ramenait sur les bancs de l’école, le poussait à rattraper ce temps perdu dont il n’avait jamais eu l’occasion de profiter. Une sensation de chaleur étrangement agréable emplissait son être alors que pourtant, il avait maudit cette période de sa vie.

♦ Pourquoi la simplicité ne pourrait-elle pas être intéressante elle aussi ? Je suis novice en chasse, je pourrais m’y mettre mais… je n’aime pas faire saigner des monstres, je les trouve adorables… sauf celui de la dernière fois bien sûr ! Et venant de toi Vanou, je prends ça pour un compliment.

Lorsqu’il sentit le garçon le rattraper par l’épaule, Elly tapota doucement la main de son ami en riant, ne cachant même pas le fait qu’il savait d’avance qu’il allait l’empêcher de quitter les lieux. Il avait gagné, il l’avait eu. Le fonctionnement du chasseur, il n’aurait pas eu besoin du journal intime pour le deviner, Inori aurait fait exactement la même chose. Il finit par poser sa main par-dessus celle de Vanou, la saisissant pour la dégager. Il fit demi-tour, regagnant la pièce à laquelle il avait déjà eu le temps de s’habituer en l’absence de son hôte.

♦ J’en étais sûr, tu ne peux pas te passer de moi. Puisque je le savais, j’ai préparé du thé avec des herbes que j’ai ramassées au royaume de fer ! Ne me remercie pas.

D’un pas léger, Elly démontra sa connaissance déjà bien développée du domicile en partant chercher ce qu’il avait préparé. Il ne s’était pas essayé à cuisiner, il s’était contenté de rester en terrain connu. Il avait crié après Emi pour qu’elle lui amène un plateau et son service à thé, qu’il avait fait faire dans un style japonais avec des tasses sans poignée, seuls réels objets en sa possession qui rappelaient ses origines d’ailleurs. Il aurait préféré pouvoir offrir un véritable tea time à l’anglaise, mais il avait fait avec les moyens du bord dans le temps qui lui était imparti. La boisson en elle-même était d’une rare maîtrise, les infusions faisant partie du quotidien du blond, et son goût s’approchait d’un Earl Grey, démontrant ainsi une connaissance antérieure dans le domaine. Il servit son camarade sans même attendre qu’il réagisse.

♦ Oh… Alors comme ça, Vanou est joueur ? Attention, je pourrais y prendre goût tu sais… Mais c’est d’accord, fais de moi ce que tu voudras, plaisanta-t-il, sur le ton le plus ridicule possible.De mon côté, je préfère en apprendre davantage sur toi.

Il regarda Evan s’installer et l’inviter à venir faire de même. Déplaçant le plateau, il déposa sur la table la tasse qu’il réservait à son hôte avant de rejoindre sa place, face au brun. Amenant le breuvage à ses lèvres, il en avala quelques gorgées, manquant d’avaler de travers lorsqu’il entendit la première question qui lui était adressée. Il ne craignait plus que le garçon apprenne la nature de son pouvoir… il était même prêt au départ à le lui révéler directement après avoir entendu une proposition délirante à laquelle l’Anglais aurait pensé durant la semaine ! Mais il s’étonnait qu’il puisse directement lui demander quelque chose de si précis, si correct. Il haussa un sourcil, avant d’écarter cette crainte de son esprit : Dans son journal, Evan avait exprimé le désir de respecter sa vie privée et il ne lui renvoyait pas l’impression d’être le genre de gars à perdre son temps avec des devinettes inutiles. Amusé, Elly répondit sur un ton enjoué.


♦ Vrai. On peut le considérer comme ayant un rapport avec mon métier, même si je pourrais clairement m’en passer. Félicitations, tu es plutôt doué !

Le blond arborait un sourire mystérieux, le menton posé sur la paume de sa main, on sentait venir le mauvais coup. Il avait réfléchi longuement à la question qu’il poserait à Evan, et il avait trouvé ce qui lui semblait être la plus appropriée pour torturer gentiment le centre de toutes ses préoccupations, pour tenter de lui faire perdre pied, de le déconcentrer dans ses recherches. Il se redressa, fermant ses yeux brièvement, et il retira ses lunettes, les repliant soigneusement pour les déposer sur un meuble proche. Il abandonna son fauteuil pour s’asseoir sur l’accoudoir du siège de Vanou avant de plonger ses iris dans le regard déroutant du brun, patientant afin de voir lequel des deux flancherait le plus rapidement. Si l’Anglais avait décidé de prendre d’assaut l’esprit d’Elliot, il aurait vu l’insécurité que l’herboriste cachait sous cet air parfaitement sûr de lui. Non… en réalité, Evan était réellement entré dans sa tête, mais il n’avait pas eu besoin d’user de son pouvoir pour réaliser cette prouesse.

♦ Tu es bisexuel, je me trompe ? Je pose la question car tu as l’air de prendre mes petites plaisanteries très fortement au premier degré.
Revenir en haut Aller en bas

Evan Emmings
Conscious Gamer
Evan Emmings
Inscrit depuis le : 19/10/2014
Histoires racontées : 171
Diamants : 126

Feuille de personnage
Âge/Groupe/Royaume: 19 ans / Conscious Gamer / Feu
Inventaire Magique:

MessageSujet: Re: I wanted you to know that I love the way you laugh • PV : Elliot    I wanted you to know that I love the way you laugh • PV : Elliot  EmptyMer 5 Nov - 15:34

Lui, Evan Emmings, joueur ? Sans blagues ! Esquissant un petit sourire amusé, il avisa la tasse de thé qu'Elliot avait posé sur la table basse, devant son nez. Le blond voulait lui demander quelques trucs pour en apprendre plus sur lui, hein ? Ce n'était pas quelque chose qui plaisait beaucoup au chasseur, mais il allait devoir s'y résoudre, désirant découvrir le don de son "invité" :

« Merci... Quel style d'herbes ? T'en prépares souvent, du thé...? Ah, et non. Ne croit pas que je suis quelqu'un de joueur... Je veux juste savoir quel est ton pouvoir. En ce qui concerne tes questions... Je suis pas super chaud mais je ne dis pas non. »

L'odeur du breuvage lui chatouilla alors les narines. Il saisit la petite tasse aux motifs japonais et se rappela du "tea time"... C'étaient de bons moments à partager en famille, cela lui manquait. Les larmes lui vinrent aux yeux quand il trempa ses lèvres dans la boisson : c'était brûlant... Mais très bon. Evan en but un peu et reposa le joli récipient sur la table.
Il avait apparemment visé juste... Le don d'Elliot avait bien un rapport avec son métier... Mais il ne lui était pas nécessaire de s'en servir ? Le brun réfléchit, gardant le silence durant un bon moment, prenant quelques gorgés de thé de temps en temps.
Au bout de quelques minutes de silence, l'herboriste qui le regardait jusqu'à présent d'un regard mystérieux finit par enlever ses lunettes rouges pour les poser sur une petite étagère qui trônait à ses côtés. Se relevant, il fit quelques pas et s'assit à nouveau, mais cette fois-ci, sur les accoudoirs du fauteuil du chasseur. Ce dernier s'enfonça dans son siège et plongea son regard dans les yeux d'Elliot. Ses iris dorés avaient l'air de briller d'un éclat étrange, insolite... Ils rayonnaient d'une beauté jusqu'à ce jour inconnue du brun. Serrant la tasse dans ses mains et soutenant toujours le regard perçant du blond, Evan se mit à boire ce qui restait de son thé, du moins jusqu'à qu'Elliot lui pose une question, ou plutôt la question. Le cœur du chasseur arrêta de battre durant un court instant puis s'agita, tambourina tellement fort qu'il avait l'impression que ses côtes allaient céder. Tout aussi tôt, il sentit ses joues le brûler horriblement et baissa la tête, refusant de regarder une seconde de plus le visage de cet atroce bourreau qui faisait visiblement tout pour le mettre mal à l'aise.
Evan était à présent rouge vif, presque cramoisi. Toutes ses pensées se mélangeaient, il ne savait pas quoi répondre au blond... Pourquoi ? Pourquoi une telle question ...? Il ne comprenait pas : qu'est-ce que la réponse allait bien pouvoir apporter à cet herboriste ?
Le chasseur se leva lentement, les jambes flageolantes, un air terriblement gêné sur son visage qui était d'habitude froid, dénué d'émotion. Il recula quelque peu, s'adossant au mur, la tasse vide tremblant dans ses mains et d'une voix hésitante, presque inaudible, bafouilla :

« Qu'est-ce que... Qu'est-ce que ça peut bien te faire, hein ?! Si... Si je le suis... Ça change quoi...!? Et puis c'est vraiment super indiscret et... Presque pervers comme question ! T'as pas à m'demander un truc pareil...! »

Evan se dégonflait complètement. Il n'avait jamais osé aborder le sujet concernant sa sexualité avec quelqu'un... Oui. Il était sûrement bisexuel, et alors ? Qu'est-ce que ça pouvait bien lui faire, à Elliot ? Ce n'était vraiment pas un bon sujet de conversation ! Pour qui il se prenait, ce blond ?
Finalement, Evan le fixa droit dans les yeux et fronça les sourcils, trouvant bon de lâcher quelques mots :

« Si tu veux me poser ce genre de questions qui concernent ma vie privée... T'as qu'à me dire tout de suite quel est ton don. De toute façon, je n'ai plus trop envie de jouer aux devinettes après un truc pareil... »

Il sentait toujours que ses pommettes le brûlaient et avait l'impression que les iris d'Elliot lui transperçaient la peau... Le chasseur avait pensé toute la journée à ce mec, rêvant de le voir, de lui parler et voilà qu'il ne désirait plus qu'une seule chose : Qu'il parte et le laisse tranquille.
Revenir en haut Aller en bas

Elliot Hayaki
Intense Gamer et Modérateur
Elliot Hayaki
Inscrit depuis le : 04/10/2014
Histoires racontées : 175
Diamants : 94

Feuille de personnage
Âge/Groupe/Royaume: 19 ans/Intense Gamer/Feu
Inventaire Magique:

MessageSujet: Re: I wanted you to know that I love the way you laugh • PV : Elliot    I wanted you to know that I love the way you laugh • PV : Elliot  EmptyJeu 6 Nov - 0:36

Des remerciements. Plutôt surprenant que le blond en reçoive un pour du thé qu’il avait préparé sans être invité au domicile de son hôte ! Mais le plus incroyable, ce fut certainement la question que posait Evan. Quel style d’herbe ? Elliot avait constaté le jour de leur rencontre que ce sujet ne passionnait pas son camarade. Il aurait très bien pu y répondre mais se contenta de la classer dans la catégorie « Âneries que l’on balance pour mettre son interlocuteur en confiance. », bien qu’à la différence des autres choses rangées là, il fanfaronnait intérieurement à chaque nouvel instant qu’il passait à se venger de l’effet destructeur qu’exerçait ce charmant brun sur sa personne : S’il était conscient de l’horrible obsession qu’il développait à son sujet, il projetait de lui rendre la pareille. Peut-être qu’équilibrer la donne le lasserait de la compagnie de l’Anglais ?

♦ Quel « style » d’herbes, quelle drôle de question ! Je ne pense pas pouvoir me lancer là-dessus sans que tu ne t’endormes d’ennui. Et oui, j’en prépare depuis tout petit, ma mère a toujours été fascinée par la cérémonie du thé, mais elle a abandonné très rapidement. Tout ce qui est théorique… ça n’a jamais été son truc… Sinon, tu aimes ? dit-il pour détourner le sujet. La Terre représentait ses Enfers mais sa mère était un ange égaré là-bas. Penser trop à elle ne lui donnait pas envie de rentrer : Il était effrayé à l’idée de la peine qu’elle ressentait, de l’état dans lequel elle serait si il venait à rentrer. Si cette vision se révélait être insupportable, il ignorait s’il serait encore capable de se résigner à tolérer sa vie par la suite.

Son indiscrète question posée, Elliot s’amusait de sa réaction. Il ne se moquait pas de lui, il le trouvait adorable en réalité. Le brun, trop désorienté et occupé à gesticuler dans tous les sens, ne remarqua pas la lueur attendrie qui scintilla au fond du regard stellaire de son interlocuteur. Un regard semblable à celui que l’on lancerait à un enfant dégoulinant d’une innocence si belle et préservée en le croisant en rue, un regard qu’il effaça, niant qu’il ait pu exister, car Elly ne savait même plus s’il regrettait de confronter ainsi son compagnon à ce qui semblait constituer un tabou pour lui ou s’il était heureux de voir une partie aussi mignonne de lui. C’en était presque terriblement nostalgique.

♦ Ha… Ce que tu peux lui ressembler… se murmura-t-il à lui-même alors qu’il regardait Vanou perdre son sang-froid et quitter son fauteuil pour s’adosser au mur.

Si seulement tu avais pu croire que tout ceci finirait différemment, que tout ceci n’aboutirait pas au même résultat qu’avec Inori, Elliot. Au fond de lui, germait cet espoir qu’il assassinait avec un soin méthodique, clinique. Il aurait voulu l’enterrer cet espoir prénommé Evan, l’enterrer assez profond afin qu’il ne ressorte plus jamais et ne fasse plus remonter ce dégoût de lui-même. Pourquoi était-il tombé sur un garçon pareil en pleine forêt ? Doucement, une sorte de haine sourde s’installait dans un coin de son cœur, une haine qu’il assimilait à l’existence d’une personne telle que ce chasseur alors que dans les faits elle se dirigeait envers lui-même, justement parce qu’il l’appréciait bien trop à son goût. Fais semblant, fais comme d’habitude Elliot. Tu te fais des idées parce qu’elle te manque, il n’est pas responsable de ça, essaie simplement de ne pas détruire ce lien auquel lui s’attache, même si quelqu’un tel que toi es incapable de protéger quoi que ce soit, même si quelqu’un tel que toi ne peut que détruire ce qu’il touche.

♦ Je considère donc que j’ai vu juste, et je ne vois pas ce qu’il y a de pervers là-dedans. L’idée que je songeais à faire des efforts ne t’a pas traversé l’esprit ? Enfin, je précise que je comptais essayer, ce genre de chose n’est jamais garanti avec moi. Haussant un sourcil car son intérêt était piqué au vif par le côté démesuré de la réaction d’Evan, il reprit, adoptant alors un ton rassurant. Pour moi ce n’est pas différent de si tu t’appelais Aaron ou Sean, ça n’aurait rien changé, mais c’est important, car c’est une partie de ton identité.

Tu mens, il pourrait entrer dans tes pensées et le voir Elly. Des efforts ? Il n’avait pas prévu d’en faire pour atteindre son but : Continuer de rendre Evan heureux jusqu’à ce qu’il se décide de lui-même à rejeter le Japonais. Par contre, il ne pouvait pas être plus sincère concernant la suite. Il n’avait pas réalisé à quel point le brun vivait difficilement ses préférences, même plus tôt en le trouvant terriblement chou, il avait sous-estimé les répercussions de son petit jeu insolent. Un pincement au cœur… voilà ce qu’il ressentait en le voyant debout là-bas, tout tremblotant. Il se chercha vainement des excuses, avant de se contenter de prétexter que c’était lui qui l’avait provoqué. Il ne demanderait pas son pardon, voilà la conclusion intérieure à laquelle Elly était parvenu. Son conflit apaisé en un rien de temps malgré qu’il ne possèdait aucun argument, son attitude de chaton joueur reprit le dessus.

♦ Tu ne souhaites pas te risquer à lancer une proposition quand même ? Je suis bien curieux de savoir quel pouvoir tu me donnerais. Alleeeeeez ! S’exclama-t-il en appuyant sa demande par une moue suppliante absolument pas crédible.

Son hôte était effectivement sur une piste, quoi de plus normal pour quelqu’un dont la traque était le métier ? Avait-il deviné ou n’était-ce qu’un coup de chance ? Le blond lui avait confirmé qu’il se trouvait sur la bonne voie, tout en restant évasif, voire en le poussant à s’égarer. Au-delà du plaisir qu’il avait éprouvé à perturber l’esprit de son ami, il avait joué sur les mots. En effet, son pouvoir était certainement le plus performant au vu de son choix de carrière, mais une personne comme Elliot s’éclipsait de sa boutique aussi souvent pour collecter des ressources qu’un autre herboriste. Après tout, il aurait pu s’être trouvé affublé d’une capacité de mémoire absolue, ou quelque chose dans la même idée. Cependant, l’argument qui prévalait sur tout le reste était bien différent : Si Evan avait su ce qu’il était capable de faire, une colère bien plus puissante régnerait sur son joli minois. Lâchant un soupir, Elliot croisa les bras, trônant toujours fièrement sur l’accoudoir du siège qu’avait occupé le jeune Anglais.

♦ Enfin, je suppose que tu es impatient à l’idée de le savoir, dit-il, détaillant alors la pièce du regard à la recherche d’un végétal afin de faire une petite démonstration à Evan. Et rien ne t’empêche de te venger en me demandant quelque chose.


Dans un coin, une plante presque desséchée retint brièvement son attention. Le chasseur ne portait donc pas d’intérêt particulier à la flore, pas étonnant. L’herboriste envisagea que ce dernier ne devait pas s’encombrer d’éléments qui nécessitaient un soin constant et régulier, ceci collait d’ailleurs avec le peu d’informations qu’il avait récoltées au sujet de son voisin. Il considérait qu’il avait assez retardé l’échéance et qu’il n’avait trouvé aucun autre matériau de base satisfaisant. Sans qu’il n’ait à effectuer le moindre mouvement préalable, la tige de la plante s’étira, s’étendant avec souplesse hors du champ de vision du garçon. Elle frôla le dos de la main du brun, avant de s’enrouler sans grande force autour de la tasse qu’il tenait fébrilement, la soutenant cependant bien assez que pour écarter parfaitement tout risque de casse. Le blond tenait tout de même un minimum à ce petit récipient qui possédait un parfum nostalgique plutôt agréable en fin de compte, ce qui ne signifiait pas pour autant que le Japon lui manquait. Une fois la croissance de l’axe principal du végétal achevée, elle se ramifia, et voilà que son feuillage se dessinait, suivi rapidement par l’apparition de minuscules fleurs aux coloris pâles qui se transformèrent en moins d’une minute en de petits fruits semblables à des mûres de couleur blanche. Tout progressait harmonieusement, comme s’il s’agissait d’un travail de sculpture parfaitement maîtrisé par le jeune homme, lui dont l’attitude trahissait la facilité déconcertante avec laquelle il utilisait son don. En effet, il était bien plus occupé à décortiquer les plus infimes réactions que pouvait lui livrer le visage d’Evan dont le masque n’en était plus vraiment un tant ses émotions filtraient en la présence du tombeur à la chevelure d’or.

♦ Elles sont comestibles, ça se rapproche du goût d’une fraise mais en plus subtil. Au fait, excuse-moi, bien que tu aies l’air tout à fait charmant, je suis toujours plus méfiant et blagueur face à de nouveaux visages quand je ne suis pas encore bien réveillé.

Par contre, Elliot lui devait ces excuses-là, même s’il s’apprêtait déjà à affronter le terrible courroux de Vanou.
Revenir en haut Aller en bas

Evan Emmings
Conscious Gamer
Evan Emmings
Inscrit depuis le : 19/10/2014
Histoires racontées : 171
Diamants : 126

Feuille de personnage
Âge/Groupe/Royaume: 19 ans / Conscious Gamer / Feu
Inventaire Magique:

MessageSujet: Re: I wanted you to know that I love the way you laugh • PV : Elliot    I wanted you to know that I love the way you laugh • PV : Elliot  EmptyVen 7 Nov - 17:22

C'était drôle comme une seule question pouvait à tel point le déstabiliser. Toujours appuyé contre son mur, Evan fixait Elliot comme il le ferait avec un monstre. Il était certain que le blond avait fait exprès de lui demander un truc pareil pour le mettre mal à l'aise : une réussite. Le chasseur était pétrifié. Durant toute son adolescence, il s'était bien rendu compte une ou deux fois de son orientation sexuelle. Il était Bi et ce n'était pas une nouveauté, pourtant le brun avait toujours eu beaucoup de mal à l'avaler. Sur Terre, il était passionné, captivé par les écrans, c'était le geek en personne... Alors, lorsqu'il avait découvert cette petite différence, il s'était encore plus enfermé dans sa bulle en se promettant de ne jamais tomber amoureux... Une résolution bien idiote mais qui le rassurait : S'il ne tombait pas amoureux, il n'aimerait pas une fille, ni un garçon et ne serait pas d'avantage rejeté par les autres.
À l'époque Evan résonnait comme cela. Aujourd'hui, il pensait autrement mais malgré tout n'était toujours pas très partant pour assumer ses préférences. C'était un sujet tabou qu'il n'avait jamais vraiment abordé...
L'herboriste avait réussi à complètement le faire paniquer. Il était très fort ce blond. Le chasseur voyait tout son passé défiler devant ses yeux... Et se rappelait des élèves qui après s'être donné une petite tape dans le dos, s'exclamait : "T'es gay ou quoi ?" À ce moment-là, ils éclataient tous de rire.... Lui, il ne riait pas... Il n'avait jamais ris.

Revenant à l'instant présent, Evan se décolla légèrement du mur pour enfin avancer d'un pas lent vers la petite fenêtre qui donnait sur la rue. Regardant entre les carreaux, il observa les habitants qui passaient, de lourds sacs sur le dos.
Aussi, il n'accorda que peu d'importance à ce que pouvait lui raconter Elliot... Ses pensées s'étaient mélangées, son esprit embrouillé. Il ne comprenait pas tout ce que l'herboriste lui disait. Un passage attira son attention... Il essayait de faire des efforts ? Mais des efforts pour quoi ? Pour prendre en compte sa petite différence et arrêter de lui lancer des piques pour le mettre mal à l'aise...? Evan ne comprenait quasiment pas et il avait la flemme de réfléchir. Peu importe. Il savait que tout cela était des paroles en l'air de toute façon... Pas la peine de les prendre au sérieux...
À part peut-être les dernières phrases ? Sa sexualité faisait partie de son identité...? C'était important ? Ah bon. Première nouvelle. Evan tourna la tête vers Elliot et lui adressa un magnifique regard noir, celui sur lequel il avait travaillé durant cinq mois pour pouvoir "effrayer" les gens qui insistaient un peu trop sur certaines choses...
Le blond redevint alors ce jeune homme joueur et complètement fou qui avait disparu durant quelques secondes pour laisser place à la douceur et à la gentillesse. Une dernière proposition ? Non. Si Evan ne voulait vraiment plus jouer à leur petit jeu débile ? Non plus. Il n'arrivait pas à s'imaginer un pouvoir qui pouvait avoir un éventuel rapport avec la nature. La nature. Quelque chose que le chasseur avait presque toujours renié. Pourtant, c'était grâce à elle qu'il parvenait à survivre dans cet enfer. Finalement, il arrêta de fusiller Elliot de ses yeux verts pénétrants et répondit d'une voix calme, neutre... Quelque chose de très difficile après avoir éprouvé une telle gêne :

« Pas de dernière proposition. Je n'ai aucune idée de ce que peut-être ton fichu don. »

Elliot finit par insinuer qu'il était sûrement très pressé de le découvrir. Aussi, il trouva bon de rajouter qu'Evan pouvait lui aussi lui demander des choses sur sa vie intime pour se venger. Le chasseur laissa échapper un petit rire amer. Ce serait vraiment une réaction digne d'un gosse de quatre ans... Faire la même connerie pour riposter : Cela manquait terriblement de finesse et était loin d'être intelligent.
Il allait lui rétorquer une réplique cinglante lorsqu'il fut coupé dans son élan, observant l'herboriste qui scrutait la maison dans tous les sens à la recherche de quelque chose... Ses lunettes peut-être ? Non, il n'était quand même pas assez bête pour pouvoir oublier l'endroit où il les avait posées. Le regard du blond s'arrêta alors sur cette vieille plante toute séchée, toute rabougrie. Que comptait-il faire avec cette chose ? Lui crier dessus parce que le chasseur ne s'occupait pas bien de la flore ? Rien de tout cela. Juste cette chose si impressionnante. Evan en resta sans voix. Son cœur s'accéléra lorsque le végétal reprit sa couleur vert tendre et après avoir énormément poussé, laissa apparaître de grandes feuilles suivies de fleurs magnifiques... Le chasseur dévisagea Elliot, impressionné : C'était donc ça, son fameux don ? Vraiment fantastique... Faire se développer des plantes à une telle allure... Les fleurs se muèrent alors en de grosses mûres blanches...
Puis tout s'arrêta. Une tige avait pris la tasse des mains d'Evan pour la garder suspendue dans le vide. Le brun ne s'en était même pas aperçu tellement il avait été captivé par ce spectacle époustouflant.
Elliot fit alors une grosse erreur... Il lui dit en premier que ces fruits étaient comestibles, très bons même... Mais les mots qui suivirent étaient nettement moins goûteux. Le brun se rappela tout aussi tôt de l'épisode de cette fameuse racine... Carnivore qu'il disait ? Alors comme ça c'était l'œuvre du blond !? Il s'était régalé à le voir ligoté d'une telle façon, retenu prisonnier par une vulgaire plante.
Fronçant les sourcils et prenant un air sombre et peu sympathique, il s'exclama d'une dure et plus froide que jamais, restant toujours immobile, devant sa fenêtre :

« Alors comme ça c'était toi, la racine ? Quel enflure ! Et t'as osé me mentir en plus, alors que tu m'étais tombé dessus quelques minutes plus tôt ?! Et t'as encore le culot de me poser des questions indiscrètes et de poser tes sales pattes chez moi ? »

S'être fait avoir pareillement avait l'art de mettre Evan hors de lui. Il n'aimait pas qu'on se moque de lui... Ayant subi de nombreux problèmes de ce style durant son adolescence, il avait du mal à accepter que cela puisse recommencer. Pourtant, il ne préféra pas aller plus loin et faisant volte face, reprit sa contemplation, observant les passants qui déambulaient dans sa rue... Il était bien inutile de se disputer avec Elliot. Dans un sens, il avait peur de le vexer... Une pensée complètement absurde lui vint alors à l'esprit Tu l'aimes trop pour pouvoir d'avantage t'énerver sur lui Non. Evan ne l'aimait pas ou du moins il refusait de l'admettre. C'était trop dur. Heureusement, il savait que cet amour n'était pas aussi fort qu'on pourrait se l'imaginer...

Revenir en haut Aller en bas

Elliot Hayaki
Intense Gamer et Modérateur
Elliot Hayaki
Inscrit depuis le : 04/10/2014
Histoires racontées : 175
Diamants : 94

Feuille de personnage
Âge/Groupe/Royaume: 19 ans/Intense Gamer/Feu
Inventaire Magique:

MessageSujet: Re: I wanted you to know that I love the way you laugh • PV : Elliot    I wanted you to know that I love the way you laugh • PV : Elliot  EmptySam 8 Nov - 17:20

Son interlocuteur détestait donc à ce point que l’on aborde le sujet de sa bisexualité. Le regard noir et constant d’Evan rivé sur lui le mettait particulièrement mal à l’aise. Soudainement, il envisageait qu’il ne pourrait pas rattraper cette plaisanterie de mauvais goût. Il se souvenait de sa propre expérience, qu’il s’était rendu compte de sa bisexualité lorsque certains garçons avaient commencé à se joindre aux filles qui le poursuivaient. Plus discrets, il avait d’abord pensé que ces garçons le détestaient car il était bien trop populaire… Jusqu’à la première déclaration. Il croyait s’en faire davantage de mal au moment de refuser leurs avances car il était plus difficile pour eux d’avouer leurs sentiments, mais interpellé, il y réfléchit tant qu’il finit par comprendre. D’abord, il se renferma sur lui-même en visualisant la réaction de son père, probablement l’aurait-il renié s’il avait su. C’est pour cette raison d’ailleurs qu’il ne l’avait pas avoué à sa mère lorsque celle-ci se demandait si la réticence d’Elly envers la gente féminine provenait de sa sexualité – ce n’était pas le cas puisqu’il était bisexuel, mais elle avait au moins vu juste en quelque sorte – puis il avait fini par l’admettre à sa meilleure amie. Elliot n’était pas tout à fait si indifférent en réalisant qu’Evan devait se battre avec de vieux démons et il préféra se taire malgré l’envie bien présente de s’ouvrir. Il aurait juste l’air égoïste et pervers en parlant de lui dans une telle situation sans pour autant être assuré de le consoler. Qu’est-ce que tu peux être con, Elly…

Un silence ne paraissait jamais aussi long que lors de ces moments, figé à attendre l’inévitable. Bien qu’il ait prévu la réaction de son hôte, Elliot sentait qu’il bouillonnait à l’intérieur. Au fond, il était le premier à s’en vouloir et trouver ignoble la façon dont il s’était comporté, mais ces mots durs sortaient de la bouche d’Evan. Rien que ça suffisait à les rendre presque intolérables, à le pousser à le contredire et se trouver diverses excuses valables.

♦ Arrête de jouer les innocents, tu n’aurais pas réagi différemment. D’accord, j’hurlais, mais tu m’as maintenu contre un arbre en plaquant ta main contre ma bouche… Si j’avais décidé de te repousser, je t’aurais probablement fait plus de mal qu’en te dégageant avec ces racines qui ne te serraient même pas. Une fois que j’ai utilisé mon pouvoir, je n’ai pas un millier d’excuses bidon capables de le cacher. Franchement, comme si annoncer ça à n’importe ne me porterait pas préjudice… Répondit-t-il d'un air vexé.

Il prit une grande bouffée d’oxygène en atténuant le plus possible le bruit, déguisant le son émis en un soupir. Respirer à plein poumons pour éviter de craquer, craignant l'explosion. En effet, lui-même ignorait la direction précise de son énervement, allait-il se montrer violent et partir pour démolir un objet quelque part ou se contenter de s’effondrer en larmes au beau milieu du salon du beau brun ?  Ravale tout ça, Elliot. Tu sais qu’il a raison, cette haine que tu sens monter, elle ne concerne que toi. Hésitant, il détourna le regard, cherchant se défaire de l’impact émotionnel excessif que produisaient les accusations d’Evan en s’accrochant à un objet quelconque. Il devinait le tremblement de ses propres mains, entendant presque la voix d’Inori, triste écho émanant du fond de sa conscience tourmentée.

♦ Tu es injuste. J’aurais pu m’en tirer si je n’avais rien dit, et pourtant j’ai décidé d’être sincère avec toi car j’estimais pouvoir te faire confiance.

Le blond entreprit de quitter son accoudoir, sans provoquer le moindre son. Doucement, il s’approchait de la fenêtre où s’était posté le chasseur, minute durant laquelle Elliot parvint à retrouver son calme. Sa main droite saisit fermement l’une des épaules d’Evan, le forçant à se retourner et quitter sa contemplation de la rue. Son but n’était évidemment pas de prouver ce qu’il racontait plus tôt même si sa force était clairement apparente…Non, son but était de l’obliger à lui faire face, à faire face à la situation. S’il avait décidé de le détester, il devait assumer ce choix, le lui confirmer pour que l’herboriste puisse partir et ne plus se soucier de son voisin. Cette démarche ne possédait aucun caractère effrayant en elle-même, mais l’attitude calme, presque dénuée de toute émotion du jeune homme contrastait avec son habituel air enjoué. Malgré cette proximité, ses iris dégageaient quelque chose de si sérieux, de si froid que leur couleur chaude était incapable de les réchauffer.

♦ Tu m’as menacé d’une flèche et je n’en fais pas tout un plat, moi. Tiens, tu aurais peut-être dû la décocher finalement, c’est ça que tu te dis ?

Un ton monotone, cartésien, posé. Il mesurait l’ampleur de ce qu’il racontait. Il avait pesé le poids de ses paroles et en était venu à la constatation que sa promesse de rester en vie pour Inori faiblissait lorsqu’il s’agissait de ce brun aux yeux troublants. Il aurait pu se résigner à un tel sort tant il assimilait cet… étranger à elle. Sa dévotion envers cette fille était malsaine à ce point, au point de considérer Evan comme un fantôme, rien de plus, mais un fantôme auquel Elly se dévouait trop à son goût, un fantôme qui le réduisait au statut de simple spectateur, impuissant face au déchaînement frénétique de tous ses sentiments refoulés.

♦ Tu veux quoi ? Que je me mette à genoux et que je m’excuse ?

Une phrase sortie toute seule, une phrase qui n’avait l’air de rien et qu’il regretta pourtant la seconde suivant cet instant où celle-ci s’était échappée de ses lèvres. Tu délires complètement, Elly. Non, il était impossible qu’il s’adresse d’une telle façon à cet inconnu irascible, pourquoi donc lui disait-il les mots qu’il aurait dû lui dire ce soir-là ? Cette phrase, d’apparence anodine, révélait combien il appréciait la compagnie de l’Anglais, il se serait réellement abaissé à joindre le geste à ses paroles. Malgré le peu de temps et sa bulle constituée de mensonges, il n’était pas parfaitement convaincu de vouloir couper les ponts avec ce garçon. C’est dangereux, tu t’accroches trop Elly. Tu ne vas pas tarder à le regretter quand il te poignardera dans le dos, et de toute façon, tu seras mis à la porte dans un futur proche. Lâchant son emprise, il recula de deux pas, avant de continuer son mouvement en tournant le dos à Evan pour se resservir du thé. De nouveaux tremblements s’étaient emparés de ses mains. Alors qu’il remplissait sa tasse, les secousses dévièrent le liquide encore chaud sur son autre paume occupée à maintenir le conteneur en place. Pas de brûlure en vue, le breuvage avait assez refroidi, mais après un bref délai de réaction lié à la surprise, il sortit un mouchoir en tissu et sa poche et épongea la catastrophe qu’il venait de causer. Se concentrant sur cette tâche précise, il sentit qu’il retrouvait ses moyens. Cependant, la tête baissée, il cachait son regard orangé derrière sa chevelure d’or. Il lui restait tout de même un peu de dignité, il se devait de fuir l’effet que lui causait cet énergumène qui prenait certainement un malin plaisir à le voir lutter contre le fait qu’il aimait bien son hôte, plus que ce que son petit jeu et ses plaisanteries ne le laissait supposer.

♦ Non…J…Je…Je voulais dire… Tu veux que je m’en aille ?

Depuis quand se connectait-il à quelqu'un ainsi ? Il s'apprêtait déjà à entendre le rire moqueur du brun ou à se faire jeter dehors.
Revenir en haut Aller en bas

Evan Emmings
Conscious Gamer
Evan Emmings
Inscrit depuis le : 19/10/2014
Histoires racontées : 171
Diamants : 126

Feuille de personnage
Âge/Groupe/Royaume: 19 ans / Conscious Gamer / Feu
Inventaire Magique:

MessageSujet: Re: I wanted you to know that I love the way you laugh • PV : Elliot    I wanted you to know that I love the way you laugh • PV : Elliot  EmptyMar 11 Nov - 17:21

Le visage d'Elliot s'était refermé. Aucun sourire n'étirait ses lèvres et ses yeux lançaient presque des éclairs. Du coin de l'œil, Evan le guettait. N'ayant pas envie de se retourner pour faire face au regard du blond, il s'attachait à sa vue sur la rue et refusait de se tourner. Malgré tout, il arrivait quand même à très bien voir la réaction de son invité "surprise" : Il l'avait mis en colère, c'était certain.
Se mordant la lèvre, le chasseur réprima un grognement frustré : il était vrai qu'il avait très mal réagi à cette révélation. C'était tout sauf logique. Elliot avait fait l'effort de lui révéler son pouvoir et voilà comme il avait été récompensé : par une bonne réponse bien cinglante. Mon p'tit gars, va falloir que tu prennes des cours de psychologie...
Evan se sentait con, terriblement con. Encore plus lorsque Elliot cracha des gerbes de paroles d'un ton vexé. Oh oui, il avait hurlé, le brun lui avait plaqué la main sur sa bouche pour le faire taire... Mais tout cela dans un élan de gentillesse, Elliot ne semblait pas l'avoir capté : Sans son intervention, ils se seraient retrouvés avec une belle et grosse créature sur le dos.
Evan fronça les sourcils lorsque le blond fit allusion à leur différence physiologique... Ou plutôt celle de leur force. Il était vrai que l'herboriste était plus grand que le chasseur, plus musclé aussi. Evan avait toujours été sec de toute façon et il avait beau essayé de se remplumer quelque peu, il n'y était encore jamais arrivé. Résigné à rester avec ce corps de citadin, la colère lui serrait la gorge à chaque fois que quelqu'un lui faisait une réflexion de ce style.
Cette fois-ci, le brun tenta de se calmer en respirant profondément... Il n'avait pas envie que tout cela finisse en une baston suivie d'une petite tonne de problème, d'autant plus qu'il détestait se battre.
Elliot finit par lâcher ce qu'Evan redoutait qu'il dise. Oui, c'était bien cela : il avait été injuste en lui criant dessus de la sorte... Il n'aurait pas dû. Il aurait plutôt dû le remercier pour sa franchise et pour sa confiance. Mais la précédente question du blond était restée en travers de la gorge du chasseur... Alors apprendre que la racine qui l'avait ligotée venait de son invité n'avait fait que nourrir un peu plus sa colère.
Bref. Que vas-tu faire maintenant Evan ? Tu vas t'excuser ? Malgré toute la sympathie que dégageait cette solution, le jeune homme la chassa rapidement de son esprit. Il n'aimait pas avouer ses fautes et ce n'était sûrement pas pour Elliot qu'il le ferait... Même s'il s'était pas mal attaché à lui.
Détournant son regard du visage de l'herboriste, le brun reprit sa contemplation de la rue et de ses passants, chose qui l'ennuyait passablement.
Ce qui se passa ensuite étonna fortement Evan. Alors que son invité était encore assis sur l'accoudoir du fauteuil il y avait de cela quelques instants, il sentit une main se refermer fermement sur son épaule. Un frisson parcourut sa colonne vertébrale et il réprima un sursaut de justesse. Le chasseur n'avait jamais trop aimé les contacts physiques... Encore moins d'un garçon qui lui avait demandé s'il était bien bisexuel. Une vieille réticence qui ne l'avait pas quittée à son arrivée à Black Hole.
Replongeant son regard dans celui de l'herboriste, il fut tout d'abord marqué par son air sérieux et froid... C'était tendu ! Et dans un second temps, il s'abandonne pour la énième fois à la contemplation des iris du blond. C'est bon Evan, décroche. On a compris que tu les trouves magnifiques ces yeux...
Mais il avait déjà plongé dans cette nuit d'or et dans ses étoiles émeraudes et ambrés.
Seuls les mots du blond le ramenèrent à la réalité. Décocher la flèche qu'il avait pointé sur lui ? Le chasseur frémit. Non, il n'aurait pas pu. Tuer un humain le répugnait déjà alors tuer Elliot... Non c'était impossible. Affichant une petite moue pleine de culpabilité, il baissa les yeux, n'arrivant plus à soutenir le regard pesant de son interlocuteur. La phrase qui suivit finit de l'achever. Le blond tenait tant que ça à lui ? Visiblement gêné, il recula de deux bon pas, lâchant l'épaule du brun pour ensuite faire volte-face et aller se remplir une autre tasse de thé. Le suivant des yeux, Evan comprit qu'il ne savait pas comment rattraper ses paroles un peu trop démonstratives... Elles étaient tout droit sorties du cœur, le chasseur en était sûr.
Maladroit, Elliot renversa la moitié du breuvage sur sa main et se mit à éponger le tout, lui tournant toujours le dos. Là, le chasseur aurait très bien pu lui demander s'il ne s'était pas brûlé, mais il était bien trop bloqué sur les mots précédents pour lui poser une telle question.
Finalement, l'herboriste finit par se rattraper en lui disant tout autre chose... Qu'il s'en aille ? Non. Evan ne voulait pas que son invité parte, pas maintenant en tous cas. Quelqu'un de foncièrement mauvais aurait pu ricaner que ces paroles pleines de gêne. Lui, il se contenta d'essayer d'arranger la situation :

« Non... Je n'ai jamais dit ça. Je ne te jette pas dehors... Après c'est comme tu veux, si toi tu veux partir... Fait comme tu veux.

Il marqua une pose, réfléchissant à ce qu'il pouvait lui dire ensuite. Durant ce laps de temps, il rejoignit Elliot pour se poster en face de lui et le regarder droit dans les yeux.

– Écoute... Je n'aurais pas dû te parler comme ça. Mais bon, entre ta foutue question et ton don... Je t'avoue que tout ça m'a un peu remué.C'est bon Evan, tu t'es excusé... C'est pas si difficile que ça, hein ? Ah, au sujet de la flèche... Désolé de te l'avoir pointée dessus la dernière fois... J'ai joué au con. »

Le jeune chasseur esquissa un petit sourire gêné, se passant la main dans ses cheveux pour ensuite tapoter l'épaule de son invité.

« Bon... Si on évitait les sujets délicats tous les deux ? On pourrait pas trouver un truc "normal" pour débattre tranquillement dessus...?»


Dernière édition par Evan Emmings le Mer 12 Nov - 16:45, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas

Elliot Hayaki
Intense Gamer et Modérateur
Elliot Hayaki
Inscrit depuis le : 04/10/2014
Histoires racontées : 175
Diamants : 94

Feuille de personnage
Âge/Groupe/Royaume: 19 ans/Intense Gamer/Feu
Inventaire Magique:

MessageSujet: Re: I wanted you to know that I love the way you laugh • PV : Elliot    I wanted you to know that I love the way you laugh • PV : Elliot  EmptyMar 11 Nov - 21:25

Invivable. Ces souffrances psychologiques qu’il s’infligeait se transformaient en douleurs physiques bien réelles. Elliot aurait voulu s’arracher le cœur pour ne plus finir dans des états aussi misérables. Pas un bruit en dehors de ceux que son acharnement à nettoyer la table provoquaient, un son de frottement sur du bois qui lui paraissait de plus en plus insupportable. Pas un bruit, alors qu’il suppliait intérieurement que quelque chose mette fin à cette attente si terne, insoutenable. Il voulait se retourner, s’excuser et détaler en vitesse mais il n’osait pas affronter le regard d’Evan. Il n’y avait plus rien à éponger sur la table lorsqu’il entendit la voix de son hôte et qu’il vint se poster face à lui, mais le blond continua à prétendre qu’il en restait, tout du moins jusqu’à ce que l’Anglais ne cherche à le regarder dans les yeux. Il fut alors contraint d’admettre qu’il ferait mieux d’arrêter et qu’il avait juste l’air stupide.

♦ Je ne veux pas rester si ma présence te gêne, je le comprendrais si c’était le cas. J’ai l’impression de te mettre mal à l’aise à chaque fois que je te regarde.

Au fond, ses iris avaient toujours été un fichu problème. Ils attiraient les gens comme des mouches, intimidaient le reste, mais captaient toujours l’attention des autres au point que parfois c’en était malsain. Il savait que le brun flirtait avec ce danger, se souvenant de ce qu’il avait écrit à l’intérieur de son journal, mais il ne lui en tenait pas rigueur car sa situation n’était pas si différente. Ce regard perçant, toujours ce regard. S’il le fuyait, qu’aurait pensé Evan ? Il aurait pu croire qu’Elliot mentait, qu’il avait été blessé par les paroles du chasseur voire qu’il lui en voulait. Luttant déjà contre ce problème de taille, les excuses du garçon lui rajoutèrent un poids sur la conscience. Il le coupa alors qu'il se reprochait l'épisode de la flèche, décidant d'exprimer clairement ce qu'il regrettait pour repartir sur un meilleur pied.

♦ Arrête, c’est à moi de m’excuser. Je réagis comme un abruti alors que je sais pertinemment que j’ai tort. Désolé. Je n’aurais pas dû te poser une question qui m’aurait probablement perturbé il y a plusieurs années, je n’aurais pas dû te reprocher une réaction normale face à un inconnu alors que je te demandais justement de ne pas me reprocher la même chose me concernant et je n’aurais pas dû être aussi dur dans ma façon de parler. Je n’avais pas mal pris le fait que tu pointes cette flèche sur moi à ce moment-là, je suis juste un gamin qui se vexe pour rien et qui rend débilement la pareille, si pas plus.

Elly se courba légèrement vers l’avant avec la tête baissée comme il avait l’habitude de le faire au Japon. Même s’il s’en voulait au point de s’excuser plié en deux sur le sol, il estima qu’Evan allait prendre peur. Pour un européen, ces marques de respect, cet art de l’excuse à la japonaise devait sembler intimidant, mais il tenait tout de même à marquer qu’il demandait sérieusement son pardon en joignant le geste à la parole. Après plusieurs minutes à rester ainsi, il se redressa et malgré quelques hésitations, il se lança.

♦ Est-ce que je peux te poser une question tant que nous sommes encore dans la partie larmoyante ? Aurais-tu déjà croisé une fille avec de longs cheveux noirs qui s’appelle Inori depuis ton arrivée à Black Hole ? C’était…C’est ma meilleure amie. Je crois qu’elle est ici, et je pense bien que je la cherche… Et si tu ne l’as pas vue, tu voudrais bien tout de même me prévenir si tu la rencontrais ? Par contre, ne lui dis pas que c’est moi qui la cherche, je ne suis pas certain qu’elle ait envie de me revoir. Je te paierais les frais de déplacement, promis, se força-t-il à plaisanter bien qu’il était évident qu’en abordant le sujet, il n’avait pas la tête à ça.

S’il n’avait pas déjà pleuré de longs mois, il aurait fondu en larmes. Le son de ces trois syllabes, il l’avait presque oublié. C’était la première fois, la première fois qu’il prononçait ce nom en s’adressant à quelqu’un… Depuis qu’elle avait disparu il n’en parlait plus, se contentant de l’appeler quand il était seul, comme si elle allait l’entendre et revenir simplement vers lui. Et voilà qu’un garçon lui ramenant cette joie simple, cette amitié entre deux personnalités opposées, se trouvait face à lui, tapotant son épaule en se souciant de comment il pouvait se sentir. Son cœur lui semblait moins lourd tout à coup et alors qu’il regardait le brun dans les yeux, il sourit simplement, encore un peu ébranlé, deux larmes retenues perlaient encore au coin de ses iris orangés.

♦ Merci en tout cas. Je ne sais pas exactement pourquoi, mais j’avais l’impression de devoir le dire. Et n’hésite pas à me poser des questions, je suis loin d’être aussi hargneux que toi quand on m’en pose une qui me dérange, dit-il sur un ton amusé, tirant doucement l’une des joues du brun comme l'on peut étirer la joue d'un gamin suite à une bêtise en guise de vengeance. Elliot s’étonna à trouver l’expression qu’affichait Evan lorsque ses taquineries l’ennuyaient terriblement adorable. Aussitôt y songea-t-il qu’il ne continua pas.

Il prétexta qu’il avait quelque chose dans l’œil, probablement une goutte de thé, avant d’effacer les preuves de son émotion. Elly s’en fichait de pleurer au fond, mais il évitait de le faire en public. Il n’avait en aucun cas prévu de partager sa dépression et ses idées noires avec son nouvel ami. Celui-ci aurait probablement trouvé une alternative Black Holienne à l’asile pour l’herboriste. A la recherche d'un sujet, il hésita sur la question qu'il pourrait poser à Evan. On pouvait lire sans problème sur son visage qu'il essayait de faire attention, bien que l'envie d'en savoir plus sur sa vie précédant son arrivée dans le jeu titillait le blond. Donc il décida de rester sur des questions basiques.

♦ Pour parler de choses plus joyeuses, tu sais comment je suis devenu herboriste, mais pourquoi es-tu devenu chasseur ? Et en dehors de la chasse, tu occupes tes journées comment ? Tu n’as pas l’air de t’endormir dans un arbre en pleine après-midi. Tu as des passions ou quelque chose du genre ?

Revenir en haut Aller en bas

Evan Emmings
Conscious Gamer
Evan Emmings
Inscrit depuis le : 19/10/2014
Histoires racontées : 171
Diamants : 126

Feuille de personnage
Âge/Groupe/Royaume: 19 ans / Conscious Gamer / Feu
Inventaire Magique:

MessageSujet: Re: I wanted you to know that I love the way you laugh • PV : Elliot    I wanted you to know that I love the way you laugh • PV : Elliot  EmptyMer 12 Nov - 19:49

Evan grimaça. Il était donc si transparent que ça ? Elliot avait remarqué que ses iris aux couleurs chaudes l’attiraient plus qu’autre chose. Mais ils ne le rendaient pas mal à l’aise, ils le captivaient, nuance. Le chasseur n’avait encore jamais vu de tels yeux, il était normal qu’il s’y intéresse même si cela devenait presque obsessionnel.
Ouvrant la bouche pour lui répondre, il fut coupé dans son élan par la voix du blond qui lui demandait d’arrêter de s’excuser. Il rejetait toute les fautes sur lui et le brun l’écoutait, affichant une mine sceptique. Non, il avait aussi sa part de responsabilité là-dedans, ce n’était pas l’herboriste qui avait commis toutes ces erreurs. Elliot n’aurait peut-être pas dû lui poser cette question sur sa sexualité... Mais Evan n’avait pas à réagir comme il l’avait fait plusieurs fois... La flèche, sa réaction à la révélation du don de son invité et tout le reste. Il était peut-être trop impulsif ?
Ce qui suivi surprit passablement l’Anglais. Voir l’herboriste se plier en deux devant lui comme cela n’était pas quelque de très naturel chez lui. Pourtant, il évita de faire la moindre réflexion, se doutant bien que ce geste était purement Japonais... Ils n’avaient vraiment pas les mêmes cultures.
Chassant cette petite moue dubitative qui étirait les traits de son visage, il reprit son sourire timide et discret pour lui répondre d’une voix trop douce pour être naturelle :

« Chapitre clos. On va pas se disputer toute la journée pour une histoire de fautes à attribuer, si ? Mais je ne démordrais pas... Je suis aussi responsable que toi dans cette affaire, si ce n’est plus. »

Elliot se redressa au bout de quelques minutes et après avoir hésité un petit moment, continua à parler, abordant un tout autre sujet.
Evan fut tout d’abord étonné par cette question. Il ne s’attendait vraiment à ce que l’herboriste lui demande une telle chose... Puis la surprise laissa finalement place à un peu de jalousie. Sa meilleure amie, hein ? Qui était cette Inori ? Pourquoi éprouvait-il cette étrange rivalité ? Il ne l’avait jamais rencontrée et il la détestait déjà. Tout cela était vraiment louche. On dirait presque que t’es amoureux et que t’as peur qu’elle te le vole et qu’il t’oublie... C’était vraiment absurde. Ce ne pouvait être cela. Le brun refusait de se l’avouer.
Enlevant sa main de l’épaule du blond, il le regarda droit dans les yeux et découvrit deux petites gouttes translucides qui y perlaient, prêtent à couler. Attendri, il eut tout d’abord envie de le serrer dans ses bras pour le réconforter mais se retint, préférant écouter ce qu’il avait encore à lui dire.
Elliot avait apparemment eut envie de se confier au chasseur. Ce dernier le comprenait. Evan était quasiment sûr qu’il n’avait pas prononcé le prénom d’Inori en présence de quelqu’un depuis un bon bout de temps, aussi, il aurait préféré pouvoir lui dire que oui, il l’avait croisée et qu’il lui avait même parlé, mais ce n’était malheureusement pas le cas. Le brun aurait voulu pouvoir le rassurer et lui indiquer où cette mystérieuse fille habitait... Mais il en était bien incapable, jusqu’à ce qu’il lui en parle, il avait toujours ignoré l’existence de cette file aux cheveux de jais.
Finissant par lui proposer de lui poser des questions avec une petite pointe d’humour, l’herboriste lui tira durant quelques secondes la joue, cherchant à le faire réagir. Mais Evan était bien trop occupé avec ses pensées pour y prêter attention et protester. Se contentant donc d’afficher une petite moue colérique comme il le faisait à chaque fois qu’Elliot le taquinait, il finit par lui lâcher cette triste vérité :

« Non, je ne jamais vu ni entendu parler de cette fille. Je suis vraiment désolé. Mais oui, je te promet de t’avertir si je la croise un jour... Même si des femmes aux cheveux noirs, y’en a partout. T’as pas plus de précisions à me donner sur son physique ? »

Le blond prétexta alors qu’il avait sûrement une poussière ou du thé dans les yeux pour pouvoir se les frotter afin d’essuyer ses petites larmes qui manquaient à tout moment de lui couler sur les joues.
Evan sourit, trouvant cela plutôt mignon avant de reprendre son air habituellement froid en réalisant que c’était ce qu’il faisait la plupart du temps pour pouvoir effacer toutes traces de pleurs de son visage.
Elliot sembla à nouveau hésiter et se lança au bout d’un petit moment. Le chasseur fut agréablement surpris qu’il change totalement de sujet, préférant s’éloigner de cette partie « larmoyante » comme le blond l’avait mentionné quelques minutes plus tôt.
Le brun l’écouta attentivement, réfléchissant un long moment pour enfin lui répondre d’un ton hésitant, ne sachant pas trop quoi lui raconter :

« Hé bien... Je suis devenu chasseur tout simplement pour avoir quelque chose à me mettre sous la dent... Et comme je suis arrivé ici avec un arc, j’ai sauté sur l’occasion. D’autant plus que j’ai toujours été passionné par cette arme... Enfin, dans les jeux vidéos. Il se mit à rire avant de répondre aux autres questions. Comment j’occupe mes après-midi ? C’est très simple : ou je reste chez moi pour dépecer les bêtes, ou je vais vendre leurs fourrures ou je repars à la chasse. C’est très rare quand je traîne dehors sans rien faire. J’aime pas flâner dans les rues ou rester avachi sur mon canapé, j’ai toujours besoin de faire quelque chose d’utile... Je suis presque maniaque en fait.
Et non. Je n’ai pas de passion. Le tir à l’arc me suffit... Et j’ai souvenir qu’à cause de ma toute dernière passion, j’ai tout perdu, alors... »


Evan préféra ne pas terminer sa phrase. Il faisait allusion à son adoration pour les jeux vidéos, bien sûr... Mais vers la fin, ce n’était même plus une passion. Il en était devenu complètement addict et avait de plus en plus de mal à se sortir de devant son PC. Un cauchemar qui en avait provoqué un autre, un pire cette fois... Ou peut-être pas. Sans tout ça, tu ne l’aurais pas rencontré, lui... Et il s’en serait très bien passé ! Evan réprima un grognement. Il s’était vraiment trop attaché à ce gars... Il fallait qu’il arrête de penser à lui, à ses foutus yeux... Il fallait qu’il parte de chez lui et qu’il le laisse seul. Seul comme le chasseur l’avait toujours été. Au fond, c’était pas si mal que ça, la solitude... Même si on avait souvent tendance à avoir la terrible envie de parler. Dans ces moments-là, il s’adressait toujours à son gibier... Ou à son journal. Dans ce dernier cas, il ne parlait plus mais écrivait. Combien de pages de ce carnet avaient été remplies depuis son arrivée à Black Hole ? Une vingtaine, une trentaine ? Peut-être même cinquante. Cela lui servait à ne pas devenir fou... Et ces derniers temps, le brun avait presque l’impression que c’était Elliot, son journal intime. Drôle de chose... Il se confiait peut-être trop à lui ?
Bref. Il fallait qu’il revienne à la réalité. Repassant dans sa tête cette dernière demi-heure qu’il avait passé avec le blond, Evan finit par se souvenir d’une petite chose qu’il avait oublié. Ne lui avait-il pas promis de lui révéler quel était son pouvoir si l’herboriste lui montrait le sien ? Se sentant coupable de ne pas avoir tenu parole, il réfléchit pendant cinq six secondes, pesant le pour et le contre.
Lire dans les pensées des gens et voir leurs souvenirs... C’était un don parfois utile mais aussi très fourbe. Du moins, c’était la réflexion que se faisait le chasseur. Il n’aimait pas, détestait même, son pouvoir. Il trouvait cela plus qu’indiscret de fouiller dans l’esprit des autres à la recherche de quelques mots, de quelques images du passé. C’était plus qu’horrible : c’était cruel.
S’il y avait bien une chose qu’Evan s’était interdit de faire, c’était bien de ne jamais user de ses aptitudes sur Elliot. Il se voyait mal pénétrer dans la partie la plus intime de ce garçon : ce n’était pas ses affaires. Il n’avait pas à savoir ce que l’herboriste pensait de lui, ce qu’il se disait, ce qu’il avait vécu... Même si cela pouvait s’avérer très tentant :

« Et... Au fait. Mon pouvoir, je ne t’ai pas dit mon pouvoir. Ça t’intéresse j’imagine... ? »
Revenir en haut Aller en bas

Elliot Hayaki
Intense Gamer et Modérateur
Elliot Hayaki
Inscrit depuis le : 04/10/2014
Histoires racontées : 175
Diamants : 94

Feuille de personnage
Âge/Groupe/Royaume: 19 ans/Intense Gamer/Feu
Inventaire Magique:

MessageSujet: Re: I wanted you to know that I love the way you laugh • PV : Elliot    I wanted you to know that I love the way you laugh • PV : Elliot  EmptyJeu 13 Nov - 19:02

Quelque chose clochait avec Evan, il refusait d’admettre que les manques de maturité répétés du blond avaient causé les différentes chamailleries qui avaient eu lieu entre eux. A moins que leur relation pouvait être assimilée à une dispute constante ? Enfin, peu importait au final, il ne comptait pas contrarier le beau brun sans arrêt. Il avait à redire et il aurait certainement pu s’attarder là-dessus en se montrant bien plus têtu que lui, mais rajouter de l’huile sur le feu ne lui semblait pas être une bonne idée aujourd’hui. S’accoudant à la table basse, il se contenta de soupirer, s’avouant vaincu.

♦ Comme tu veux. Je ne tiens pas tant que ça à voir ce que ça donne quand tu décides de ne pas en démordre, p’tit carnivore.

Une minuscule note d’humour qui fit sourire Elliot. Il ne cachait pas le sentiment de fierté qu’il éprouvait à partager ses petites plaisanteries qui frôlaient parfois le mauvais goût. Déjà il oubliait ses bonnes résolutions, mais il plaidait coupable. Il ne comprenait pas en quoi ses canines complexaient le chasseur, sincèrement il ne pouvait s’empêcher de les regarder ! L’herboriste le jalousait, pourquoi ne s’était-il pas retrouvé avec un détail supplémentaire aussi mignon ? Qu’est-ce qu’Evan était chou quand même… Non… ce sont ses petits crocs pointus qui sont adorables Elliot… ses petites dents… Allez… et ses yeux… à la limite… Malheureusement, ses pensées concernant le fait que l’Anglais était à son goût furent interrompues par la discussion au sujet d’Inori. Quel dommage… passer d’un magnifique jeune garçon à une sublime jeune femme. Rougissant légèrement sans en avoir confiance, le blond regarda son interlocuteur en se frottant la tête, cherchant les mots pour décrire l’apparence de sa meilleure amie.

♦ Elle a des traits asiatiques, elle mesure environ 1m70, des yeux gris très foncé qui ont parfois l’air un peu violacé à la lumière. Et elle a… un corps b…bien proportionné…

Rien de correct ne lui venait en tête à cet instant-là, alors il fit avec les moyens du bord. En balançant ce dernier point, ses joues se teintèrent davantage. Si elle l’avait entendu… il aurait été enterré dans la minute… après une claque bien méritée, évidemment. Elliot écouta ensuite ce que lui racontait son hôte à propos du choix de son métier. Il s’attrista en constatant qu’il ne se consacrait à aucune passion, quelque part le Japonais s’attendait à découvrir ses nombreux talents… Il aurait certainement insisté, décidé à le pousser à révéler ce en quoi il était doué, jusqu’à entendre la fin du monologue d’Evan. Le sourire d’Elly disparut, donc il voyait les jeux vidéo de cette façon désormais. Pourquoi es-tu si étonné qu’il ne considère pas que t’avoir rencontré soit une bonne chose ? Tu le sais bien qu’il partira sans se retourner dès qu’il en aura l’occasion. Il frissonna devant cette triste vérité, ce fait incontestable qui le dérangeait réellement. La question du brun apparut alors comme une véritable délivrance, il se jeta dessus sans trop y réfléchir pour éloigner ses idées noires.

♦ Mais tu me l’as dit Vanou, tu lis dans les pensées !

Le soudain changement d’expression d’Evan l’alerta. Désorienté par cette brusque modification, il prit quelques secondes pour réfléchir sans trop voir d’où il sortait l’information…

♦ A…Attends… Hum… oh…

Et puis tout d’un coup, la mémoire lui revint d’un seul coup. Son corps se tendit entièrement, ses sens guettant le moindre geste de son hôte. Comment avait-il pu oublier le journal… L’amour qu’il ressentait pour Inori et l’effet particulièrement perturbant qu’exerçait Evan sur lui l’avaient poussés à révéler ce crime qu’il était pourtant si convaincu de pouvoir garder secret. Il entrouvrit la bouche, hésitant entre les deux choix possibles dans ce genre de cas. Soit affronter le dragon qui s’apprêtait à fondre sur lui pour exécuter sa terrible vengeance, soit se tailler. Rassemblant tout son courage, il opta évidemment pour la seconde alternative, il était en plus persuadé du fait qu’il s’était trompé en replaçant le journal dans un tiroir différent, aucun mensonge n’aurait pu passer et il ne pouvait pas avouer qu’en venant chez lui, il espérait repartir avec la haine de l’Anglais. Pour le coup, il était sur la bonne route, une route qui ressemblait davantage à une autoroute tant il avançait rapidement à la poursuite de cet objectif.

♦ Ohw… En fait je… je pense bien que j’ai encore du boulot ! Alors qu’il prononçait cette phrase, le blond se précipita vers la porte qu’il ouvrit sans attendre. Après être sorti, il passa la tête à l’intérieur tout en faisant signe de la main à Evan en guise d’au revoir, affichant un sourire si terriblement innocent qu’il révélait l’inverse, un peu comme un chat qui n’a l’air de rien après avoir commis une bêtise, et reprit normalement. J’ai passé un très bon moment en ta compagnie Vanou ! Vraiment ! Il faudra qu’on remette ça, tu sais où me trouver hein ? Enfin… pas tout de suite… ce serait dommage qu’on me déconcentre alors que je suis TELLEMENT disposé à bosser hein ? Ha…pourquoi je n’ai pas investi dans une porte blindée moi au juste… finit-il par se murmurer à lui-même.

Fermant la porte, Elly détala dans la rue, bousculant une jeune demoiselle qu’il aida à se relever comme tout tombeur digne de ce nom se devait de le faire. Il lui adressa un clin d’œil charmeur avant de se souvenir qu’Evan n’allait certainement pas tarder à le courser. Il jeta un regard dans la direction de la maison de son voisin. Même s’il ignorait si le brun comptait réellement le poursuivre après cette révélation, il préféra rentrer sans attendre malgré tout. Courant à l’étage, il se dépêcha, prenant des couvertures et des coussins. Il se cloîtra alors dans son labo sans accorder la moindre importance à l’incompréhension de son assistante. L’herboriste tenta de travailler comme il put, mais conscient que ses efforts ne servaient à rien tant son esprit était préoccupé, il décida de s’enfoncer dans son siège. Le manque de sommeil lui permit de s’endormir rapidement.
Revenir en haut Aller en bas

Evan Emmings
Conscious Gamer
Evan Emmings
Inscrit depuis le : 19/10/2014
Histoires racontées : 171
Diamants : 126

Feuille de personnage
Âge/Groupe/Royaume: 19 ans / Conscious Gamer / Feu
Inventaire Magique:

MessageSujet: Re: I wanted you to know that I love the way you laugh • PV : Elliot    I wanted you to know that I love the way you laugh • PV : Elliot  EmptyVen 14 Nov - 20:57

P’tit carnivore. Ahah. Evan avait souri. Elliot avait apparemment retenu pour ses canines. C’était vraiment de petites choses complètement inutiles... Mais les gens s’en rappelaient souvent. Une des choses chez le chasseur dont on arrivait à bien se souvenir... En premier venaient ses iris qui étaient assez étranges puis sa froideur et son mauvais caractère.
Bref. L’herboriste avait fait sa petite blague, tout le monde était content, il avait l’air fier. Ce blond avait vraiment un bon sens de l’humour... Parfois de mauvais goût, certes, mais il était doué pour redonner le sourire aux autres. Une belle qualité.
Le brun écouta attentivement la description de son voisin qui rougissait de plus en plus. Une jeune fille qui s’appelait Inori, qui mesurait 1m70... Avec des yeux gris, cheveux noirs, un petit air asiatique... Un corps bien proportionné. Et un pincement au cœur pour l’Anglais ! Ah, Evan, ça suffit ! Tu vas pas être jaloux d’une fille que tu n’as jamais rencontrée ! Et puis... Tu le connais à peine depuis dix jours, ce blond.
Le chasseur ne comprenait vraiment pas pourquoi il ressentait une telle chose. Il n’avait pas été jaloux depuis plusieurs mois...! Il était pourtant bien sûr qu’il n’était pas amoureux de son voisin... Ou du moins pas tout à fait.
Bref. Ce qu’il devait retirer de tout cela n’était pas qu’Elliot aimait cette fille mais plutôt qu’il ne l’avait jamais croisée. Evan se contenta alors de lâcher un petit « Jamais vu. » et de reprendre son habituel air froid, ses yeux rivés sur le blond.
Vint alors le tourment que lui causait son pouvoir et il posa sa petite question. Bien sûr que l’herboriste voudrait savoir quel était son don, qu’il était bête ! Le chasseur aurait mieux fait de le lui dire tout de suite, il aurait gagné du temps... Mais à quoi cela servirait ? Il ne voulait pas que son ami s’en aille, alors faire durer leur petite conversation... C’était bien ce qu’il y avait de mieux, non ?
Elliot avait l’air étrangement songeur, il ne semblait pas dans son assiette... C’était sa réponse qui l’avait tant perturbé ? Le fait de ne pas avoir de passion ? Il s’arrêtait bien à de petites choses sans importance, cet herboriste. Evan se passait très bien d’être passionné par des cailloux et d’en faire la collection... Pff. De toute façon, Black Hole n’était qu’un cauchemar pour lui et il en partirait un jour... Tout seul de préférence. Le brun préférait ne pas garder le moindre souvenir de cet univers pixellisé. S’il revenait sur Terre, c’était bien pour l’oublier, lui, ce trou noir, ainsi que tous ces jeux vidéo... Mais aussi toutes les personnes qu’il aurait rencontrées durant ces derniers mois. Même lui ... ? Oui, même lui. Pas d’exceptions... Voilà pourquoi il s’était promis de ne pas s’attacher à quelque chose de ce monde. Là, le chasseur commençait à éprouver un peu trop de sentiments pour ce blond. Il allait falloir qu’il se calme et qu’il fasse tout son possible essayer de l’oublier. Pour essayer de rester indifférent en sa présence, face à lui...
Seul un objet rentrerait avec lui. Son journal. La seule chose qui puisse témoigner de sa tristesse, de sa souffrance... Et de ses rares joies sur Black Hole. En fin de compte, l’objet qui contenait le plus de souvenirs. Faudrait savoir, t’es pas clair là. Tu repartirais avec des souvenirs ou sans souvenirs ... ?
Evan n’y avait pas encore bien réfléchi, tout était flou... De toute façon, il ne savait même pas comment partir d’ici. Il lui était donc inutile de se triturer le cerveau pour savoir ce qu’il ferait ensuite.
Pendant que le brun rêvassait tranquillement de son sombre futur, Elliot finit par lui répondre d’un air légèrement trop enjoué... Le chasseur mit du temps à saisir ce qu’il venait de lui dire mais lorsqu’il comprit, il dut faire une tête vraiment effroyable. Le blond parut comme paralysé et se mit à bafouiller durant quelques secondes.
Evan, lui, réfléchissait... Il lui... Il lui avait déjà dit ? Non. Il n’en avait vraiment pas souvenir... Elliot avait de toute évidence rêvé ! Rêvé ? tu parles comme il a rêvé ! Il connaît très bien ton don !
Mais... Comment ? Des tonnes de questions défilaient dans l’esprit du brun. Tant de questions sans réponse qu’il finit par fermer les yeux pour tenter de mieux se concentrer, lâchant quelques mots songeurs, presque inaudibles :

« Mais comment tu sais ça, toi... ? »

Le chasseur trouva vite la réponse... Depuis ces dix derniers jours, il n’avait vu l’herboriste que deux fois : Le jour de leur rencontre et dans la rue, en revenant de la chasse. Sans compter ce jour-ci, bien sûr... Il ne lui avait jamais révélé son pouvoir, ne lui avait pas non plus donné d’indice. Le seul endroit où il l’avait rapidement mentionné... Non, tu te trompes. Il essayait de s’en persuader... Mais Evan ne se trompait pas : dans son journal. C’était là qu’il avait tout écrit. Là que toutes ses pensées les plus intimes avaient terminé... Couchées sur du papier. Il avait bien écrit qu’il ne lirait jamais dans les pensées d’Elliot, qu’il trouvait cela ignoble... oui. Il avait parlé de son don dans son journal.
Le temps qu’il réagisse, qu’il se lève, qu’il rouvre les yeux et qu’il tende le bras pour attraper le blond par le col de sa chemise, celui-ci s’était déjà carapaté jusqu’à la porte d’entrée, prenant un air incroyablement innocent – mais pas à un seul moment crédible –, prétendant qu’il avait du travail et qu’il avait vraiment envie de bosser tout à coup. Un sourire amer et mauvais s’afficha alors sur le visage du chasseur, lui faisant prendre un air plutôt étrange, assassin... Il fixa Elliot d’un regard incendiaire et alors qu’il allait lui ordonner de ne pas mettre un seul pied dehors, l’herboriste s’était déjà faufilé dans la rue.
Réagissant au quart de tour, Evan s’élança à sa poursuite, renversant une tasse au passage qui se brisa au sol. Il déboucha dans la petite ruelle de devant chez lui et se mit à hurler sur le blond qui fuyait lâchement, bousculant une jeune fille qu’il aida à se relever, bien évidemment :

« Reviens ici tout de suite ! Elliot ! Sale lâche... Ne remet plus jamais les pieds chez moi ou tu le regretteras!!! »

À ce moment-là, le chasseur ressemblait presque à un gamin de six ans qui piquait sa crise. Son visage avait pris une couleur pivoine, à la fois due à la colère mais aussi à la gêne... Ce gars avait lu tout ce qu’il avait marqué... Il avait lu le passage où il parlait de ses yeux...
La force sembla quitter peu à peu Evan qui ne prit même pas la peine de rattraper le fuyard. Il préféra rentrer chez lui, fermant doucement la porte et se laissant tomber dans un fauteuil en soupirant... Quelle honte... Il n’avait qu’à tout fermer avant de partir, lui aussi ! S’il avait été moins tête en l’air, rien de tout cela ne serait arrivé... Elliot n’aurait pas lu son précieux journal... La tête dans ses mains, le chasseur tenta difficilement de se calmer. Maintenant, il n’avait envie que d’une seule chose : dormir. Il voulait dormir, quitter le monde réel pour rejoindre celui des rêves. Oh oui Evan... Va au lit, allez... Lèves-toi...
Obéissant à lui même, il se traîna jusqu’à sa chambre. Apercevant un tiroir entrouvert, il le tira et en retira son carnet... Et en plus l’herboriste ne l’avait pas replacé au bon endroit. Idiot.
Un rire nerveux résonna alors dans la pièce. Tout cela était un cauchemar, n’est-ce pas ? Ce n’était pas réel... Non, pas réel...
Une bonne nuit de repos te fera le plus grand bien...
Revenir en haut Aller en bas

Elliot Hayaki
Intense Gamer et Modérateur
Elliot Hayaki
Inscrit depuis le : 04/10/2014
Histoires racontées : 175
Diamants : 94

Feuille de personnage
Âge/Groupe/Royaume: 19 ans/Intense Gamer/Feu
Inventaire Magique:

MessageSujet: Re: I wanted you to know that I love the way you laugh • PV : Elliot    I wanted you to know that I love the way you laugh • PV : Elliot  EmptySam 15 Nov - 12:38

Une heure, deux heures. Le plafond se distinguait à peine dans la pénombre, mais Elliot ne pouvait s’en détacher. Son corps encore engourdi devait haïr ces nuits où il était bien trop préoccupé, où il s’affairait à  discuter avec lui-même de divers sujets parfois bien inutiles. Mais pourquoi ce soir se sentait-il si vide ? Trois heures, quatre heures. Une bougie aux agrumes éclairait faiblement la pièce. Le haut de son corps affalé sur le bureau, le blond fixait la source de lumière allumée en face de lui sans réagir. Il se contentait d’admirer ses vacillements, cette danse qu’elle effectuait en dégageant ce parfum délicat et agréable qui lui rappelait sa mère. Pourquoi sa douce étreinte et son rire sincère lui manquaient-il tout à coup ? Cinq heures, six heures. Les murs étaient tous visibles, seul le centre de la pièce restait plus sombre. Les mouvements de flamme des différentes bougies qu’il avait ajoutées à la première le long des limites de la salle déformaient joliment les ombres qui échouaient sur les parois froides. À ses yeux, la scène semblait si irréelle et sublime qu’elle en devenait mystique. Les odeurs se mélangeaient sans réelle harmonie, mais il avait abandonné la recherche d’un tel concept depuis trop longtemps. Finalement, l’aînée s’éteint. Malgré l’évidence, le jeune garçon assimila cet instant à une forme d’abandon. Peu lui importait le reste de son éclairage de fortune, il aurait voulu qu’elle dure toujours, que la fantastique présence de sa maman ne l’abandonne jamais, surtout pas lors d’une nuit pareille, saccadée par le rejet qu’il éprouvait envers lui-même. Des larmes apparurent, recouvrant sa vision d’un voile et la feuille devant lui de tâches transparentes, de bulles déformant ce qu’il avait écrit dans la soirée hier.  Pourquoi éclatait-il en sanglots ? Il ne pouvait pas regretter sa vie sur Terre tant il la détestait, ici, il pouvait finalement vivre comme il l’entendait, il avait une infime chance d’être heureux.

Alors pourquoi cette situation si familière se reproduisait à nouveau ici ? Sale lâche. Deux voix, deux regards, égarés entre deux univers différents mais également entre son conscient et son inconscient qui luttaient afin de savoir lequel serait le plus douloureux. Que penses-tu faire au juste ? Tu veux continuer à aller voir ce garçon en t’effondrant à la moindre pensée coupable ?  Il est comme elle Elly, les personnes qui rayonnent autant te brûlent. Mais peu importe après tout, tu n’as même pas assez confiance en toi que pour t’écouter, hein ?

Oui. Il ne niait pas sa lâcheté. N’avait-il pas vécu de la sorte depuis sa naissance ? Au final, son courage n’en était jamais réellement. Se saisissant d’un stylo, il commença à écrire à nouveau. Quelques mots qu’il barrait, avant de recommencer, quelques pages que ses pleurs avaient trop déformés que pour être lisible, et finalement un premier mot que ses sanglots n’avaient pas rendus trop illisibles.

« Hey, Evan. Je voulais m’excuser pour hier. Je n’aurais pas dû vouloir vérifier ce que tu pouvais penser de moi. Apparemment, je dois aussi avoir le pouvoir de gâcher tout ce qui peut m’arriver de bien. Tu vois, j’avais raison, c’est moi qui ait déconné. Si je peux faire quoi que ce soit, que ce soit pour arranger les choses ou même si tu as juste besoin de mon pouvoir ou de mes talents, n’hésite pas. Tu sais, si tu veux juste m’utiliser pour arriver à sortir d’ici, je n’ai aucun problème avec ça, je pense que j’arriverais à apprécier sans difficulté ces moments passés avec toi. »

L’herboriste quitta son labo pour aller la glisser sous la porte d’entrée d’Evan. Quand il l’eût fait, il resta immobile une dizaine de minutes, réfléchissant à ce qu’il venait de faire : Il avait sincèrement écrit ce qu’il ressentait, ce qui l’avait pesé durant la soirée et ce début de matinée. Maintenant qu’il n’avait plus la possibilité d’influer sur la décision du brun, il angoissait. D’un coup, il réfléchissait à comment rattraper cela, il réfléchissait à comment noyer ce mot dans lequel il avait manifesté sa sincérité. Montant pour rejoindre une petite armoire située dans son salon, il se servit un verre d’alcool se rapprochant d’une liqueur de sapin. L’avalant, il emporta tout de même la bouteille avec lui dans son bureau. Il but davantage au fil de la nuit, passant également de long moment à regarder le rendu de l’éclairage des bougies dispersées dans la pièce sur la vive couleur verte du liquide. Avant le lever de son voisin, il avait ajouté à la seule lettre sérieuse un tas de mots, tantôt si affreusement mal calligraphiés qu’ils étaient illisibles, tantôt des mots totalement surréalistes, tels que « VANOU, REPONDS MOI DIS MOI QUE TU AS BIEN MANGE, MEURS PAS VANOU. » Quelque part, il espérait qu’Evan parvienne à retrouver la lettre, ou perdrait son temps à regarder chaque texte stupide jusqu’à le trouver, et de l’autre, il se disait que ce serait probablement mieux si l’Anglais n’avait plus à le subir.

Et ainsi, les deux nuits qui suivirent, Elly trouva d’autres moyens de s’excuser, tels que réquisitionner la façade en face de chez Evan pour y placarder un immense drap blanc sur lequel il lui demandait de l’excuser, avec évidemment l’accord de sa voisine, moyennant un rendez-vous qu’il lui concéda l’après-midi même, mais aussi le fameux bentô déposé devant l’entrée dans lequel Elliot avait mis tout son cœur, l’avait magnifiquement décoré mais qui se révélait immangeable tant le goût était infâme, accompagné d’un mot d’encouragement pour la journée que le chasseur s’apprêtait à entamer. Chaque matin, Elliot patienta à la fenêtre de l’étage en attendant qu’Evan sorte pour partir chasser, dévorant une quantité de sucreries impressionnantes car la pure tristesse avait laissé place à un engouement étrange, comme un gamin de trois ans heureux d’apercevoir chaque matin un oiseau magnifique dans son jardin et qui espérait pouvoir s’approcher bientôt sans risquer de se prendre un coup de bec.

Troisième nuit, quatrième sans dormir. Elliot ne sentait aucune fatigue malgré que des cernes se marquaient en dessous de ses yeux orangés. Il ne tenait plus en place, prendre une douche lui paraissait un supplice tant son cerveau fonctionnait à plein régime, fourmillant d’idées de tous côtés. Il avait passé le reste de son temps à avancer dans ses travaux, ou plus exactement à commencer diverses recherches sans s’attarder réellement sur la même. Bien qu’il fût désordonné habituellement, l’herboriste avait rarement mis une telle pagaille dans sa cuisine. Sur le moment-même, il ne se rendit pas trop compte de l’ampleur des dégâts et entreprit de sortir pour s’asseoir devant chez Evan. Un sourire apparut sur son visage alors qu’une nouvelle idée farfelue s’emparait de son cerveau, mais au lieu de se contenter de traverser son esprit, elle resta fermement en place.

L’Anglais s’était couché depuis une trentaine de minutes. Elliot ouvrit la porte de la maison en se servant de la plante qu’il avait utilisée comme exemple la dernière fois.  Il soupira doucement, se rendant compte qu’Evan ne l’avait pas arrosée, alors il s’en chargea avant d’entamer divers projets. Il commença à construire des choses avec l’équivalent du chocolat de Black Hole, mais ceci n’a pas réellement d’intérêt actuellement, puisque la chambre du brun fut bientôt prise d’assaut par Elly. Celui-ci fit des allers-retours, abusant de son pouvoir pour ramener des fleurs coupées. Il inonda réellement la pièce de couleurs et formes différentes ramenées à bout de bras. En temps normal, il aurait probablement craqué, surtout qu’il avait fallu qu’il aille se laver à nouveau et se changer après avoir glissé dans de la boue. Il portait un bandeau plus fin, un pantalon presque noir ainsi qu’un t-shirt longues manches brun foncé partiellement recouvert par un manteau blanc à capuche pourvu lui aussi de longues manches, manches que contrairement à celles de son haut, il avait remontées jusqu’aux coudes afin d’éviter que les fleurs ne le tâchent. La veste  qui tombait à l’arrière de ses genoux semblait affiner sa silhouette, le seul endroit où on pouvait noter une cassure était son cou, il portait une sorte de kheffieh brun clair et brun foncé, pour une fois qu’il portait un foulard au bon endroit, il aurait fallu marquer ce jour d’une pierre  blanche d’ailleurs. On pouvait également noter un cordon brun foncé visible au-dessus de l’écharpe avec lequel il avait effectué trois tours, il avait attaché à la partie la plus basse, dissimulée sous le tissu, le pendentif dont il ne se séparait jamais.

Bientôt l’aube, et il effectuait encore un nouveau trajet.  Il admirait les couleurs qui apparaissaient dans le ciel en sifflotant joyeusement. Elliot se sentait bien, peut-être trop bien. Il ouvrit à nouveau la porte, esquivant une des superpositions de chocolat qui rendait une bonne partie du salon impraticable et rejoignit la chambre, parfaitement insouciant et serein. Un sourire si heureux qu’il en avait l’air bête, un sourire si heureux alors qu’il n’avait rien à faire là. Evan avait bien exigé qu’il ne remette jamais les pieds ici non ? Visiblement, il avait oublié ce léger détail au fil des jours, mais tout allait bien, le brun dormait encore.

HRP:
Revenir en haut Aller en bas

Evan Emmings
Conscious Gamer
Evan Emmings
Inscrit depuis le : 19/10/2014
Histoires racontées : 171
Diamants : 126

Feuille de personnage
Âge/Groupe/Royaume: 19 ans / Conscious Gamer / Feu
Inventaire Magique:

MessageSujet: Re: I wanted you to know that I love the way you laugh • PV : Elliot    I wanted you to know that I love the way you laugh • PV : Elliot  EmptyMer 19 Nov - 19:12

Les rayons du soleil nimbaient une prairie fleurie. Des arbres au feuillage rougeâtre étendaient leurs branches dans le ciel d’un bleu pur où quelques nuages d’un blanc éclatant circulaient.
Evan était allongé dans une herbe vert tendre, les yeux fermés, un petit sourire étirant ses lèvres, les bras sous la tête. Il mâchonnait un brin de paille et respirait profondément. Un air doux lui caressait le visage... Il se sentait bien, vraiment bien. Il se sentait chez lui. Battant des cils, ses grands yeux verts sillonnèrent le ciel. Des oiseaux voletaient entre les ramures des arbres, des papillons virevoltaient dans cette immensité bleutée. C’était beau. Ce n’était pas Black Hole... C’était la Terre... Il reconnaissait toutes les marques de cette nature si merveilleuse. Le chasseur était pour une fois heureux. Il lui semblait revivre... Ce n’était plus le même air. Ici, il était vivant, il existait et n’avait plus besoin de cacher ses sentiments. Son sourire s’élargit, ses yeux se refermèrent. Il soupira... Oui, sa place était ici, nulle part ailleurs.
Des éclats de rires complétaient le bruissement des feuilles et les pépiements des oiseaux. Se redressant, il scruta les environs et aperçut une tête brune au loin. Plissant les yeux, il parvint à reconnaître la silhouette d’une jeune femme. Elle se rapprochait...
Evan se leva, s’étirant au passage. Un papillon multicolore se mit à tournoyer autour de lui. Alors il éclata de rire... Un rire que ne lui ressemblait pas, qui ne lui ressemblait plus. La tête haute, il marcha vers cette femme qui lui était inconnue. Plus il se rapprochait, plus sa beauté devenait frappante... Sauf qu’elle n’était plus brune : elle était blonde. Elle était heureuse, enthousiaste. Le jeune homme lui sourit, lui faisant un petit signe de la main. Elle n’était plus qu’à une dizaine de mètres de lui. Il la détailla longtemps, observant le moindre détail... Une robe. Cette femme portait une robe jaune, légère, éclatante. Elle était vraiment magnifique. Un foulard rouge était noué autour de sa taille... et elle gardait les yeux clos. Evan fit encore quelques pas pour se retrouver à ses côtés. Il avança une main pour lui attraper l’épaule... Puis tout bascula.
Le ciel bleu fut remplacé par un ciel nuageux, gris et orageux. Le brun sursauta, reculant aussi tôt. Que se passait-il ? Les oiseaux se turent et des corbeaux prirent leurs places. Lui, il paniquait. Son cœur se mit à battre plus vite, de la sueur perlait sur son front. Puis, son regard fixa à nouveau le visage de la jeune fille... Elle pleurait et avait les yeux grands ouverts. Ses yeux ! Ses iris ! Un fond d’or, magnifique, parsemé de paillettes d’émeraude et d’ambre... Le chasseur connaissait bien ces yeux. Il les avait vus, les avait décri.
L’inconnue se transforma alors en ce garçon qui hantait les pensées d’Evan. Elliot. Elliot effondré en larme. Le brun haussa les sourcils, bouche bée. Oui, c’était bien lui. C’était l’herboriste. Il tombait à genoux, se pliant en deux, sanglotant... Les corbeaux croissaient si fort que cela en devenait insupportable. Des éclairs zébraient le ciel. Les larmes montèrent aux yeux du chasseur. Mais qu’avait-il fait ? Elliot souffrait par sa faute. Il souffrait... Tu n’es qu’un monstre Evan, un monstre !

« Non ! »

Ce mot résonna dans la chambre. Tremblant de tous ses membres, Evan se redressa brusquement, les couvertures glissant de ses épaules, révélant son torse nu, sec comme il l’avait toujours été. D’un revers de main, le chasseur balaya les petits gouttes translucides qui coulaient le long de ses joues. Ce n’était qu’un cauchemar, rien qu’un cauchemar. Calmes-toi Evan, calmes-toi... Son cœur battait à la chamade. Il poussa un long soupir : ce blond le rendait fou... Il avait failli avoir une crise cardiaque ! S’extrayant des couvertures, il resta en position assise, ses pieds touchant le parquet, s’apercevant qu’il avait gardé son pantalon. C’est à cet instant qu’il releva la tête... Et aperçut l’herboriste... ainsi que toutes ces plantes, ces fleurs. Les yeux ronds, la bouche grande ouverte, il resta comme cela durant quelques secondes, le temps de réaliser ce qui lui arrivait.
Ce n’était pas la première qu’il se réveillait avec une telle surprise. Ces derniers jours, il s’était retrouvé avec quelque chose tous les matins, que ce soit chez lui ou à l’extérieur.
Le lendemain de sa dispute avec Elly, c’était une tonne de petits papiers où étaient griffonnés des mots ridicules ainsi qu’une lettre du blond. Tout cela gisait devant sa porte d’entrée. Il avait brûlé tous les mots et avait à peine lu la lettre... Avaient suivi le drap blanc sur la façade du bâtiment d’en face avec le traditionnel « EXCUSES-MOI VANOU » puis le bentô qu’Evan avait balancé à un groupe d’oiseaux qui picoraient dans la forêt... À son retour, il en avait retrouvé un raide mort et s’était félicité de n’avoir pas pris une seule miette de ce petit cadeau... Mais là...
Là, c’était démesuré. Des fleurs, des pétales, des feuilles... Le chasseur laissa échapper un petit cri étouffé et se remit sous ses couvertures, rouge comme une tomate. Il ne trouvait même plus la force de crier sur le blond : ce mec était dingue !
Il le dévisagea pendant de longues minutes, sans un mot, sans un bruit. Là, pour une surprise, c’était une surprise ! L’herboriste dans sa chambre qui était devenue une vraie forêt ! Bah tiens !
Finalement, le brun finit par lâcher trois quatre phrases d’une voix vacillante :

« Qu’est-ce que tu fous là, toi... ? C’est quoi toutes ces fleurs... ? Comment t’es rentré ? Sort... Sort de chez moi ! »
Revenir en haut Aller en bas

Elliot Hayaki
Intense Gamer et Modérateur
Elliot Hayaki
Inscrit depuis le : 04/10/2014
Histoires racontées : 175
Diamants : 94

Feuille de personnage
Âge/Groupe/Royaume: 19 ans/Intense Gamer/Feu
Inventaire Magique:

MessageSujet: Re: I wanted you to know that I love the way you laugh • PV : Elliot    I wanted you to know that I love the way you laugh • PV : Elliot  EmptySam 22 Nov - 1:36

En pénétrant dans la pièce, Elliot entendit un rire. Il arrêta tout ce qu’il faisait, gardant ses fleurs dans les bras, et s’adossa au mur à côté de la porte de la chambre. Silencieusement, il se concentra sur la scène adorable qui se déroulait sous ses yeux. Le bonheur d’Evan provoquait en lui des sentiments étrangement violents et contraires.

Il sentait son cœur se serrer d’une façon insoutenable, tordu par une forme de jalousie qui le contraignit à verser quelques larmes. Elly, tu ne crois pas qu’il est ainsi parce qu’il est mieux sans toi ? Tu ne penses pas qu’il n’y avait qu’avec toi qu’il se comportait de cette façon ? En étant si distant et désagréable ? Une forme de gratitude essayait tant bien que mal de se mélanger au reste, véritable poison qui se répandait dans ses veines. Les battements s’accéléraient et il avalait difficilement sa salive. Et si tu étais le seul à l’avoir vu sourire comme ça ? Et s’il rêvait de toi, Elliot ? A cette idée, il eût l’impression de s’étouffer, et à défaut de se perdre dans le dangereux regard du brun, il ne parvenait plus à se détacher de son sourire. Si seulement c’était le cas… pourquoi est-ce que ça te rend si heureux d’y penser mon vieux ? Tu n’es pas amoureux, tu es juste attiré par lui parce qu’il est comme elle. Mais… ses lèvres ont l’air si…

Lorsqu’il subissait cet état, état étrange où il ne ressentait pas la fatigue et oubliait toute retenue, il aurait été capable de céder et perdre pied. Cependant le cauchemar d’Evan le tira de cette contemplation risquée et de ses envies irraisonnables. Au départ, l’agitation soudaine du garçon l’inquiéta. L’Anglais avait l’air en souffrance, et il ne parvenait pas à se décider sur ce qui aurait été la meilleure réaction à adopter. La bouche ouverte, il sentit un frisson traverser son dos en constatant son impuissance, figé dans l’impossibilité d’attraper la moindre idée au vol. Elles allaient trop vite, bien trop vite. Leur tournoiement lui donnait presque envie de vomir ou de perdre conscience. A nouveau, chasseur rimait parfaitement avec sauveur. Il s’était redressé en panique,  laissant le temps au blond de se remettre de ses émotions. Il respira une bonne bouffée d’air et reprit un sourire chaleureux, attendant avec une impatience non dissimulée l’instant où le propriétaire des lieux remarquerait sa présence. Dès que cela fut fait, il répondit après avoir laissé la voix tremblante d’Evan se manifester.


♦ Bonjour Vanou ! Je suis entré par la porte voyons, ne sois pas ridicule, tu veux que j’entre par où ? Par la fenêtre ? Tu ne me donnais aucune réponse, alors je commençais à me faire du souci. Même si je te voyais partir tous les matins en mangeant avant de bosser, je me demandais pourquoi tu n’étais pas venu me voir.

Si Elly se trouvait dans son état normal, il aurait certainement opté pour le mensonge, ou il aurait en tout cas présenté cela de façon à ne pas passer pour un stalker. Parce que l’air de rien, les personnes qui pénètrent chez leur voisin pour inonder leur chambre de fleurs coupées en avouant avoir guetté leurs sorties plus ou moins intentionnellement durant la semaine… oui, c’est effectivement plutôt flippant. Avançant en sifflotant dans la pièce, il déposa comme si de rien était les fleurs qu’il avait portées à bout de bras, les arrangeant là où il avait prévu de les placer en triant les couleurs comme il l’avait décidé en allant les faire pousser. Bien que cette idée fût stupide et impulsive, une certaine logique semblait exister, permettant de comprendre qu’il était fou au point d’avoir poussé une véritable réflexion créative pour que, malgré les nombreux coloris différents, tout s’accorde parfaitement à l’œil.

♦ Tu avais l’air d’avoir apprécié mon pouvoir la dernière fois, alors j’ai pensé que tu devais aimer les fleurs. Peut-être que je me suis trompé, je suis désolé si c’est le cas. Ne me dis pas que tu es allergique à certains types de pollen… C’est ça ? C’est pour ça que ça n’a pas l’air de te faire plaisir ? Ou bien… Oh…

Elliot s’approcha doucement du brun avec cette même démarche inaudible qui lui avait permis de ne pas provoquer son réveil, comme tout véritable chat de gouttière. D’un mouvement précis de la main gauche, il fit voleter le bas de son manteau pour l’écarter de sa trajectoire alors qu’il s’asseyait sur le rebord du lit à proximité de son interlocuteur. Il prenait un grand soin de ce vêtement, évitant de le plier inutilement. Ces efforts se remarquaient sans difficulté tant ils tranchaient avec sa nonchalance habituelle. S’il avait dû répondre la raison exacte, il se serait contenté de raconter qu’il était beau mais en réalité, ce présent lui avait été offert par sa mère lorsqu’elle s’efforçait encore à jouer les entremetteuses entre Inori et lui. Avait-il choisi de le porter pour cette raison ? Incapable de se focaliser sur une pensée précise tant elles défilaient rapidement, emportant dans le même temps le peu de clarté d’esprit qui lui restait dans leur courant puissant, Elly posa délicatement sa paume sur le front d’Evan. L’herboriste avait envisagé que la teinte rouge qui enflammait le visage du garçon pouvait être liée à de la fièvre, cependant il ne constata rien d’alarmant.

Son regard orangé brisait la pénombre qui régnait encore dans la pièce, renforçant sa présence obsédante. Une étincelle étrange les animait, dansant au rythme des multiples idées qui naissaient pour s’échouer quelques secondes plus tard au fond de son inconscient. Les premières lueurs du jour se déposaient harmonieusement sur ses épaules et sa chevelure, et  ce magnifique blond éclatant mélangé à la lumière de l’aube n’avait plus rien à envier à ses pupilles. On pouvait déceler une marguerite vacillante, perchée en déséquilibre en haut de son oreille droite, fleur qu’une fillette qu’il avait croisée avait tenu à lui offrir. Tout contrastait avec le songe d’Evan, même si Elliot l’ignorait. L’orage et les larmes avaient cédé leur place à une scène si opposée qu’elle paraissait tout aussi extraordinaire, presque mystique, un ciel dans lequel l’Anglais ne pourrait déceler le moindre nuage et un sourire heureux. Il accompagna cette expression bienveillante d’un geste qui l’était tout autant, la main du jeune homme quitta le front de son voisin pour essuyer doucement les larmes qui parvenaient toujours à s’échapper de ses incroyables yeux verts. D’un ton serein incroyablement apaisant, il n’avait même pas l’air d’avoir prêté attention aux demandes d’Evan qui le sommait de débarrasser le plancher.

♦ Calme toi, ce n’était qu’un cauchemar Evan. Je trouve ça dommage que ton rêve se termine ainsi, tu riais en dormant et je dois avouer que ça fait du bien de te voir comme ça. Mais tout va bien maintenant, même le temps est magnifique aujourd’hui. Pas de pluie au programme… je serais mignonne en miss météo, tu ne crois pas ?

Éclatant de rire, rire qui d’ailleurs était plutôt démesuré par rapport à la plaisanterie qu’il venait de lancer au jeune chasseur, il se mima rapidement en train de donner les prévisions météo avant de ramener sa main sur le drap du lit. Elliot fut alors littéralement absorbé par les yeux perçants de l’Anglais, arborant un sourire absolument idiot. Pour la première fois durant ces quelques jours, son cerveau s’était vidé, comme s’il avait avalé des calmants pour quitter cette sorte de transe bien trop inspirée. Savourant ces quelques instants de répit, il se sentait incroyablement bien. Dans cet état-là, il ne réfléchissait plus, il réagissait instinctivement, sans doute trop. Il osa donc serrer Evan dans ses bras, en ayant l’air d’un enfant de sept ans. Du début jusqu’à la fin, il agissait uniquement avec les meilleures intentions du monde, mais il avait perdu de vue ce dont il préférait ne pas tenir compte.

♦ En tout cas, je suis heureux de te voir Vanou ! Qu’est-ce qu’on fait aujourd’hui ? On va chasser ? On chasse quoi à cette heure d’ailleurs ? Des oiseaux ?
Revenir en haut Aller en bas

Evan Emmings
Conscious Gamer
Evan Emmings
Inscrit depuis le : 19/10/2014
Histoires racontées : 171
Diamants : 126

Feuille de personnage
Âge/Groupe/Royaume: 19 ans / Conscious Gamer / Feu
Inventaire Magique:

MessageSujet: Re: I wanted you to know that I love the way you laugh • PV : Elliot    I wanted you to know that I love the way you laugh • PV : Elliot  EmptyDim 23 Nov - 12:58

Ce mec t’espionne Evan. La gorge du chasseur se serra. Elliot le guettait à chaque matin ? C’était de l’obsession ! C’était quoi le problème de ce blond ? Il était fou ?
Le brun laissa échapper un léger grognement. Bien sûr qu’il était rentré par la porte, cet imbécile. N’avait-il donc pas compris ce que l’Anglais lui avait dit ? Ne plus remettre les pieds chez lui. C’était pourtant clair, non ? Apparemment pas. Doucement, Evan tira un peu plus sur les couvertures pour qu’elles lui arrivent au cou. Il ne se sentait pas bien en la présence de l’herboriste. Du moins pas après avoir fait un rêve le concernant... Un rêve qui s’était plutôt transformé en cauchemar d’ailleurs.
Il avait envie qu’il dégage de sa chambre et parte de chez lui. Le chasseur n’avait pas fini sa nuit, il n’irait pas dans la forêt aujourd’hui.
Suivant Elliot du regard, il le vit poser une autre gerbe de fleur dans un coin de la chambre. Toutes ces couleurs lui donnaient presque le tournis. Elles s’accordaient toutes à merveille, c’était du beau travail... quoi que bien inutile. Le brun n’affectionnait pas le moins du monde ces petites fleurs. L’herboriste, lui, avait l’air de trouver cela très joli, mais ça ne lui disait pas pourquoi il en avait rempli la pièce...
La réponse à cette question arriva vite. Ce pouvoir, ce satané pouvoir. Oui, Evan avait été impressionné, c’était la vérité, mais de là à en aimer les plantes... Non. C’était bien la première chose à laquelle il ne prêtait vraiment aucune attention. Et puis... Pourquoi le blond s’était-il embêté à ce point pour essayer de lui faire plaisir ? Après tout, l’Anglais l’avait rejeté, non ? Alors pourquoi... ? Le chasseur se mordit la lèvre : il connaissait la réponse à cette question mais avait un mal fou à l’admettre. Il se contenta alors de la renier, passant à autre chose. Autre chose comme un Elliot qui se dirigeait vers lui, faisant voleter son manteau derrière lui, pour enfin s’asseoir à ses côtés. Evan le dévisagea, plissant les yeux. Qu’est-ce qu’il mijotait, ce blond ? Qu’allait-il fair... Oh... Un frisson parcouru le dos du chasseur lorsque la main de son voisin se posa doucement sur son front, comme si ce dernier regardait s’il avait de la fièvre. Les yeux grands ouverts, figé, l’Anglais se laissa faire, ne sachant pas vraiment comment réagir à une telle approche. Il sentait ses joues chauffer de plus en plus. Il devait être actuellement cramoisi.
Fixant Elliot droit dans les yeux, Evan put s’apercevoir que ses iris brillaient presque dans la pénombre. Quelques rayons de soleil entrait par la fenêtre et illuminaient le visage de son voisin. Il était beau, vraiment très beau, le chasseur ne pouvait pas le nier. Ses cheveux dorés semblaient prendre feu au Soleil, son sourire, ses yeux... Tout cela s’accorderait parfaitement bien et le mélange était tout simplement magnifique. Le jeune homme put même découvrir une petite marguerite derrière son oreille... et il finit par détourner son regard du visage du blond qui enlevait doucement sa main de son front pour balayer les larmes qui coulaient doucement sur ses joues.
Evan restait immobile, se rappelant de son enfance, quand il tombait et se faisait mal... Sa mère lui séchait ses larmes de la même manière. Sa mère. Elle lui manquait terriblement... et Elliot était en train de la remplacer durant quelques secondes. Ce n’était pas désagréable, non. En fait, le chasseur avait plutôt apprécié ces petits gestes d’affection qui faisaient battre son cœur plus vite, plus fort. Mais il devait se souvenir de la promesse qu’il s’était faite. Ne pas aimer à Black Hole. Ne pas s’attacher à quelque chose ou à quelqu’un pour ne pas avoir à souffrir plus tard... Il souffrait déjà assez comme cela...
Mais c’était plus fort que lui. L’herboriste l’attirait. Il avait beau le traiter de fou, d’imbécile, il l’attirait en permanence... jusqu’à occuper ses pensées. Mais il restait cette limite, ce mur qui le poussait à le rejeter, à renier les sentiments qu’il éprouvait pour lui.
Mais qui sait, il viendrait peut-être un jour où cette barrière se briserait... ?
Son regard émeraude se posa à nouveau sur le visage d’Elliot lorsque celui-ci se mit à parler. Encore une fois, Evan fut gêné d’avoir rit et pleuré devant son voisin... Rire. Il ne voulait pas lui donner une image sympathique de lui, tout simplement car il comptait bien garder sa réputation du type froid, peu aimable, au cœur de pierre : et là, pour le coup, c’était raté.
Quand l’herboriste mentionna le temps, la météo. Le chasseur tourna automatiquement les yeux vers la fenêtre : le ciel était effectivement d’un bleu pur, dénué de nuages. Il faisait un temps superbe, parfait pour partir à la chasse.
Ignorant la pointe d’humour du blond et ses grands éclats de rire, le brun continua à observer le ciel, en silence... Il lui rappelait le début de son rêve... Ce ciel si bleu, si... Terrien. Et tous ces oiseaux qui volaient. Ils lui étaient tant familiers.
Mais voilà qu’Elliot brisait son petit instant de nostalgie, l’étreignant doucement, ses mains dans son dos. Un silence s’abattit dans la chambre. Durant deux bonnes minutes, Evan, surpris, n’osa rien dire. Ce ne fut qu’au bout de quelques instants, alors que ce câlin surprise s’éternisait, qu’il tapota le dos de son voisin, laissant échapper un petit « Elly... ? » Qui fut masqué par la voix de ce dernier qui reprenait la parole d’un ton plus qu’enjoué. Le chasseur poussa un long soupir puis repoussa le blond plus fort qu’il ne l’aurait voulu :

« Hey ! Elliot... ! Stop. T’es vraiment bizarre aujourd’hui... Et non. On fait rien aujourd’hui. D’ailleurs je croyais t’avoir dit de plus revenir chez moi, mais bon, ça, on dirait que tu l’as zappé... Soit sympa, rentre chez toi, ok ? Et dégage moi ces satanées fleurs du plancher ! Je suis un chasseur moi, pas une princesse ! Et... ne croit pas que je t’ai pardonné pour le journal : ce n’est pas un câlin et quelques roses qui vont me faire oublier ce que t’as fait. »

À ces mots, Evan fronça à demi les sourcils, se rappelant du crime qu’avait commis Elliot. Oui, pour lui c’était un crime. Il avait violé sa vie privée et il allait le payer cher, très cher.
Attrapant son tee-shirt de la veille, il l’enfila rapidement et sortit de son lit, poussant presque l’herboriste vers la porte de sa chambre :

– Et fait gaffe. Comme tu as du le lire, je peux lire dans tes pensées... Et même tes souvenirs. Et crois-moi, si j’ai envie de le faire, je le ferais sans aucun remords... Alors me casse pas les pieds et laisse-moi tranquille... »
Revenir en haut Aller en bas

Elliot Hayaki
Intense Gamer et Modérateur
Elliot Hayaki
Inscrit depuis le : 04/10/2014
Histoires racontées : 175
Diamants : 94

Feuille de personnage
Âge/Groupe/Royaume: 19 ans/Intense Gamer/Feu
Inventaire Magique:

MessageSujet: Re: I wanted you to know that I love the way you laugh • PV : Elliot    I wanted you to know that I love the way you laugh • PV : Elliot  EmptyDim 23 Nov - 17:50

Un premier contact humain. Les yeux clos, le blond savourait l’instant, le gravait dans sa mémoire et le bénissait. Il avait remplacé ce baiser avorté par un autre échange qui lui convenait tout autant. Cette étreinte le rassurait, et le parfum des fleurs fraîchement cueillies permettait à des souvenirs de remonter, de remonter trop fort. Son corps se relâcha légèrement et le peu d’inquiétude qui le parcourait encore l’abandonna. Ses paupières tremblèrent avant de s’ouvrir, lui dévoilant une vision d’allure si réelle qu’il écarquilla les yeux. De longs cheveux blonds ondulaient sur cette peau pâle et sans défaut. Le souffle coupé, le jeune garçon tendit la main droite pour en attraper une mèche, cherchant à confirmer par ce geste inconscient l’existence de cette scène idyllique.

Un second contact humain. Les yeux grand ouverts, Elliot avait tenté de s’accrocher et avait manqué de justesse d’entraîner Evan dans sa chute. Allongé par terre sur son propre tapis de fleurs, il passa quelques secondes à regarder autour de lui, visiblement désorienté, avant de vérifier qu’il n’existait pas le moindre cheveu doré enroulé entre ses doigts. Non, c’est ridicule, que ferait ta mère à Black Hole. En détaillant ses mains, il en vint à se demander s’il n’avait pas griffé le brun au niveau de l’omoplate droite, mais ce passage était embrumé, comme tous les délires qui pouvaient survenir, causés par cette fatigue qui finirait bientôt par engourdir ses membres. Un grognement s’échappa du fond de sa gorge, manifestant son  mécontentement puisqu’il se retrouvait au sol et qu’une douleur désagréable s’était emparée de son postérieur, heureusement que sa chute avait été amortie car le chasseur n’avait certainement pas mesuré sa force. Elly fronça les sourcils quelques instants, plutôt surpris que son interlocuteur soit capable de le repousser ainsi. Alors qu’il se redressait calmement non sans qu’un juron ne sorte de ses lèvres,  il se leva fort soudainement, inquiet pour son manteau. Stressé, il entreprit de vérifier si le blanc n’était pas tâché par les fleurs qu’il venait d’écraser, mais il finit par soupirer de soulagement. Une chance qu’il n’y ait pas la moindre trace, il aurait éprouvé de grandes difficultés à les ôter. Sans raison de sortir de ses gongs, le blond afficha une moue contrariée, oscillant entre un air de chien battu et une colère légère, presque gamine.

♦ Pas besoin d’être si brusque ! De quoi tu parles ? Comment ça bizarre ? Et je ne vais rien enlever d’abord, t’es fou je n’avais même pas fini !  Et puis il n’y a même pas de roses ! Je ne t’aurais jamais offert ce genre de fleurs ! Qu’est-ce que tu peux raconter comme bêtises parfois… !

La rose, une fleur dangereuse. La fleur de l’amour par excellence, une fleur  qui ne se donnait pas si simplement. Evidemment, le blond ignorait que son ami pouvait mal interpréter sa phrase, se vexer en comprenant qu’Elliot ne l’aimait pas de la même façon que lui et le rejetait inconsciemment. Cependant, ses joues se teintèrent d’un rouge léger dès qu’il eût finit sa phrase puisqu’en réalité et bien que ce fut cliché, il trouvait que les roses rouges convenaient parfaitement à Evan. En visualisant le garçon au milieu de cette pièce remplies de ces symboles de passion, il perdit ses mots et commença à bafouiller une suite de syllabes incompréhensibles. Tout à coup, il s’arrêta, remettant ses idées en place, et se focalisa à nouveau sur la conversation. Le brun tenta alors de le diriger vers la porte, mais Elly ne semblait pas tellement comprendre qu’il était sérieux. Il esquiva sans effort le chasseur pour retourner s’asseoir sur le lit, affichant une mine renfrognée alors qu’il se massait sa hanche droite, celle qui avait visiblement subi le plus les dégâts suite à la chute.

♦ Tu ne vas pas me faire la tête éternellement pour le peu que j’ai lu, si ? Si tu es gêné parce que tu me trouves beau, je ne dis pas ça pour me vanter mais c’est commun, et tu n’en es pas au stade de rejoindre mon fanclub masculin non plus.

Un mélange étrange entre un ton rassurant et faussement boudeur. Il ignorait lequel adopter, et ça se voyait qu’il n’était pas parvenu à se décider.  Il cumulait manque de tact sur manque de tact, incapable de se poser et se mettre à la place d’Evan comme il pouvait le faire habituellement. Quelque part, il avait toujours craint ces personnes qui chuchotaient dès qu’elles l’apercevaient, mais il se demandait si cet intérêt venant de l’Anglais l’aurait réellement dérangé… Pourquoi aurait-il presque eu envie qu’Evan le suive et nourrisse de tels sentiments à son égard ? Égoïstement, il songeait à ces yeux verts perçants qui le fixaient en ce moment-même, à ces yeux verts qui n’auraient regardé que lui. Il sentit son cœur battre plus fort et plus rapidement, celui-ci lui donna l’impression de rater un battement au moment où le chasseur lui rappela son pouvoir. Elly, arrêtes. Maintenant. Ne le défie pas, même toi tu as peur de regarder au fond de toi, même toi tu ne regardes plus tout ça. Fais ce qu’il te dit, sors d’ici et ne l’entraîne pas dans ta chute. Qu’est-ce que tu veux saleté d’idiot ? Te faire du mal ? T’autodétruire ? Un sourire malicieux apparut sur son visage alors que sa raison se noyait déjà au loin. A défaut d’avoir une rose sous la main, il attrapa un œillet rouge foncé et attendit que le brun se décide à essayer de venir l’attraper pour réellement le mettre dehors afin de le surprendre et placer la fleur de la même façon que cette marguerite, qui tenait encore malgré tout ce qu’elle avait déjà vécu. Victorieux, il plongea son regard dans le sien, soudainement plein d’assurance et presque insolent.

♦ Hey Vanou, pas la peine de te donner tant de mal, je t’ai dit que tu n’avais qu’à demander, tu te souviens ? A moins que tu ne te rappelles que de ce qui t'arrange. Un rire résonna dans la pièce, il se moquait de lui-même, pas d’Evan, de cette vie passée à se morfondre, à s’imprégner de ces paysages qu’il avait vu défiler. Il espérait au fond que le brun ne tenterait pas le voyage, et que s’il osait, il ne ressentirait pas les émotions d’Elliot alors qu’il se promenait dans ses souvenirs et ses pensées sombres. Cependant, je suis convaincu que même si tu me haïssais, tu ne t’y risquerais pas. Si jamais tu tombais sur une scène atroce me concernant, tu es le genre de personne à éprouver des remords et à considérer que c'est une raison suffisante pour me pardonner, non ? Sincèrement, je pense que ça ne t'arrangerait pas d'être pris de pitié pour quelqu'un comme moi. Je me trompe ?
Revenir en haut Aller en bas

Evan Emmings
Conscious Gamer
Evan Emmings
Inscrit depuis le : 19/10/2014
Histoires racontées : 171
Diamants : 126

Feuille de personnage
Âge/Groupe/Royaume: 19 ans / Conscious Gamer / Feu
Inventaire Magique:

MessageSujet: Re: I wanted you to know that I love the way you laugh • PV : Elliot    I wanted you to know that I love the way you laugh • PV : Elliot  EmptyMar 25 Nov - 22:11

Les informations récoltées un peu plus tôt venaient de monter au cerveau d'Evan : Quelle bourde il avait fait ! Des roses, bah tiens, les fleurs de l'amour !
Ça n'avait pas mis Elliot à l'aise en tous cas : ses joues étaient encore rouges. Bah. Le chasseur n'y avait pas réfléchi. Une rose, pour lui, c'était une fleur avec quelques épines sur la tiges, des feuilles dentelées et de beaux pétales, un point c'est tout ! Pas de quoi en faire tout un fromage, si ? Il s'était juste trompé, voilà tout.

Sa petite tentative pour que l'herboriste sorte de sa chambre et par la même occasion de sa maison venait de tomber à l'eau. Le blond, de son pas toujours inaudible, presque céleste, était retourné s'asseoir sur le lit, massant au passage sa hanche droite qui avait visiblement bien dégusté lors de sa chute. T'y es allé trop fort, l'ami... Va falloir songer à te calmer. Tu perds la boule. Le chasseur n'avait vraiment pas fait exprès. Le pousser aussi fort n'était pas dans ses intentions... C'était juste son petit cœur fragile qui s'était un peu trop emballé. Rien de bien grave, juste de quoi lui faire cuire le visage. En même temps le blond l'avait serré dans ses bras...
Bref. Elliot était assis sur les draps et remettait l'histoire du journal sur le tapis d'un ton boudeur, presque hostile. Ce fameux journal. Il n'en avait pas lu beaucoup d'après ses dires, mais assez pour arriver au passage où le brun le décrivait comme un bel homme. Doucement, ses sourcils se froncèrent. S'il allait lui en vouloir pendant un bon bout de temps ? Oui. S'il était gêné par ce que le blond avait lu ? Aussi... Mais la dernière phrase venait d'encore plus le déstabiliser... Apparemment, il n'était pas le seul à trouver l'herboriste plutôt pas mal. À en comprendre ce que son voisin lui disait, il avait carrément un fanclub à l'époque... Evan se posa alors encore une petite, toute petite question... Est-ce qu'il en était arrivé là ? Est-ce qu'il était devenu un des fans du Japonais aux yeux déroutants ? Il n'en savait pas la réponse exacte mais il était bien sûr qu'il s'en rapprochait petit à petit, un peu plus chaque jour, et que là, il ne devait plus en être très loin.
Pourtant, malgré tout ce que le chasseur éprouvait pour ce gars, il ne pouvait s'empêcher d'être en colère contre lui... Ses paroles avait l'art de le mettre dans de magnifiques états d'énervement. Là par exemple, il arrivait à se dire qu'Elliot manquait terriblement de psychologie... T'as dix-neuf ans mec, tu devrais arrêter de prendre tout mal comme ça, c'est vraiment ridicule.
Un sourire presque narquois s'afficha alors sur le visage de l'herboriste qui contrait déjà la menace du chasseur. Et il riait. Il riait beaucoup. Le visage d'Evan vira au rouge à sa dernière question. Cette fois-ci, ce n'était pas de la gêne mais une intense colère. Ses yeux lançaient des éclairs. Fixant Elliot d'un regard inquiétant, il entama alors d'une voix agressive une réponse cinglante :

«Arrête de te foutre de moi... Je déteste ça. Et si tu te trompes ? Peut-être que oui, peut-être que non... Et puis ce n'est pas la question. Moi j'aimerais savoir pourquoi tu m'as harcelé ces derniers jours avec tes petits mots débiles, ta bouffe immangeable, et surtout... Surtout, ces fleurs ! C'est quoi ton problème ?! C'est trop te demander de sortir de chez moi et de m'oublier ?»

Il ne pensait pas la moitié des mots qu'il avait prononcé à la fin. Le blond était bien sa seule lueur d'espoir dans ce monde de fou... Bon. Peut-être qu'il exagérait, mais cela se rapprochait terriblement de la vérité. N'empêche que là, Evan y était de tout évidence allé un peu fort...
S'adossant à un mur, le visage du brun s'adoucit quelque peu, malgré son habituelle froideur qui rendait ses traits peu sympathiques. Il fallait qu'il rattrape ça... Par n'importe quel moyen. Peut-être pas dire tout le contraire, mais...:

«Enfin... Non. Ce n'est pas vraiment ce que je voulais dire. Désolé, je me suis laissé emporter.  Je me demande juste pourquoi tu fais tout ça... Tu t'accroches alors que je ne fais que te rejeter !
Et puis y'a mon pouvoir. Il devrait te repousser normalement. Mais on dirait que c'est tout le contraire... On dirait que je t'attire...»


Cette dernière phrase, il l'avait murmurée. Une belle réalité. Elliot était attiré par lui. Mais comment était-ce possible ? Il n'était que froid et distant avec lui. Du moins il essayait... Il n'était peut-être pas assez bon acteur ? Était-il si transparent ?
Un petit sourire étira alors ses lèvres. Toute cette histoire virait au ridicule : on aurait presque dit qu'ils étaient en zone dispute de couple !
Orientant son regard vers la fenêtre aux volets ouverts, Evan se risqua à dire une dernière phrase d'un ton léger :

«Et évite de me refaire à manger, tu veux ? L'animal à qui j'ai donné ce que tu m'avais préparé est mort.»
Revenir en haut Aller en bas

Elliot Hayaki
Intense Gamer et Modérateur
Elliot Hayaki
Inscrit depuis le : 04/10/2014
Histoires racontées : 175
Diamants : 94

Feuille de personnage
Âge/Groupe/Royaume: 19 ans/Intense Gamer/Feu
Inventaire Magique:

MessageSujet: Re: I wanted you to know that I love the way you laugh • PV : Elliot    I wanted you to know that I love the way you laugh • PV : Elliot  EmptyMer 26 Nov - 11:43

Comme c’est étonnant, tu as encore raison. J’en connais un qui serait heureux. Le visage du brun devenait incroyablement rouge, mais contrairement à ce que l’expression étrangement satisfaite d’Elliot laissait penser, il ne s’agissait pas de gêne. Il resta la bouche entrouverte de surprise alors que son interlocuteur le démolissait de mots durs. Dès que ces paroles commencèrent à sortir, le blond se laissa tomber en arrière, couché sur le lit à fixer le plafond. Pourquoi ça ne te traverse pas ? Il n’a pas tort, tu devrais vraiment commencer à chercher quel est ton problème. Remarque, tu peux débuter l’énumération où tu veux, tu as de quoi. L’herboriste sentait l’énervement qui montait, non pas qu’il voulait donner tort à Evan à tout prix, c’était tout le contraire en réalité. Il savait pertinemment que son ami avait raison, qu’il ne l’aurait laissé tranquille que s’il estimait que leur relation ne pouvait plus être sauvée, que le chasseur lui en demandait trop. Il s’était attaché trop vite à lui et il avait rarement eu aussi peur, parce que l’amour avait toujours été un sentiment qui le dévorait de l’intérieur et le tuait en silence. Et il se sentait trahi, trahi en l’entendant parler de ses tentatives d’excuses stupides. Il n’avait probablement pas pris la peine de lire sa lettre, il n’avait pas l’air d’avoir essayé de manger ce qu’il s’était donné du mal à cuisiner et il avait l’air de croire qu’il avait fait apparaître les fleurs dans la pièce d’un claquement de doigt. Il ferma les yeux, répondant sur un ton dur et froid. Il luttait contre ce sentiment qui risquait de le pousser à commettre l’irréparable. Il ignorait encore s’il aurait pu se montrer violent ou s’il aurait fini par se montrer honnête et trop entreprenant. Il avait peur au point de vouloir rester là immobile jusqu’à la fin de la discussion.

♦ Tu m’ôtes les mots de la bouche : Arrête de te foutre de moi, Evan. Mais à ce que je vois, tu n’as pas eu besoin que je te le dise pour t’en apercevoir.

Allongé, le blond attrapa la marguerite entre son index et son pouce. Au fur et à mesure qu’elle dansait entre ses doigts, elle se fanait, si bien qu’elle s’assécha totalement en l’espace de deux minutes. Il haussa un sourcil, comprenant qu’il pétait réellement un plomb. J’ai… C’est si douloureux qu’il crache sur ce que j’ai fait ? C’est… ridicule… Comment ? Que… Pourquoi… ? Il se hâta d’avaler deux comprimés pour se calmer, à la fois effrayé et surpris de constater pour la première fois que son pouvoir semblait capable de traduire des sentiments violents sans son accord. L’herboriste soupira et inspira plusieurs grandes bouffées d’air pour faire le vide. Il paraissait déjà moins énervé bien que sa voix restait tendue par les reproches qu’il évitait de formuler. Il se contenta de se moquer gentiment de l’Anglais. Mais ce n’était pas difficile de deviner qu’il prenait énormément sur lui en accomplissant cet énorme effort, essayant même de rendre ça drôle.  

♦ Tu m’en demandes trop parce qu’on dirait un gamin de 5 ans qui trouve une raison stupide de gueuler, tout ça parce qu’il aimerait qu’on lui accorde plus d’attention. Oh… ou comme ces petits chiens qui aboient  en croyant que ça leur donne un air menaçant. Enfin, tu vois ce que je veux dire. C’est juste ad… ridicule. Bref, tu pourrais essayer de me faire gober que tu as réussi à lire les pensées de ta poêle à frire que tu serais tout aussi convaincant.

Ad…adorable ?!  Prie pour qu’il n’ait pas compris. Il se releva lentement, avançant vers le jeune garçon. Il avait entendu ce murmure. Le blond ne possédait pas spécialement une excellente ouïe, il buvait simplement tout ce que racontait Evan. Le silence ne l’avait que rarement dérangé auparavant mais il l’avait mal supporté ces derniers jours, espérant que l’Anglais débarquerait chez lui pour le briser. Une fascination étrange s’emparait de lui, il aurait voulu en savoir le plus possible à son sujet, des questions comme…à quoi ses phrases pouvaient ressembler sur terre ? Son accent devait être terriblement mignon, contrairement au sien. Il l’aurait bien accompagné dans son monde pour l’entendre, après tout, il aurait pu simplement relancer le jeu après ... Ferme-la, tu commences par trouver que ça pourrait être agréable et tu finiras par rester là-bas. Crétin. Il posa la main gauche sur le mur et s’appuya dessus, à côté du visage de son hôte. Clairement, quelque chose ne tournait plus rond. Il s’approchait de plus en plus, comme prêt à l’embrasser.

Et il l’aurait certainement fait s’il n’avait pas eu l’impression d’être égoïste, de détruire quelque chose d’important pour Evan par satisfaction personnelle. Il voyait le changement d’expression de son voisin. Il voyait son air choqué, et tout à coup il savait. Il savait qu’il se montrait arrogant et que son charme ne fonctionnait pas. Il savait qu’il ne méritait pas le bonheur qu’il aurait pu ressentir en osant ce geste et celui qui aurait suivi si cette attirance était partagée. Il savait qu’il n’était pas mieux que toutes ses filles qui lui avaient pourri la vie en essayant de lui arracher un baiser. La seule option qui lui restait alors pour ne pas mourir de honte risquait de mettre le chasseur hors de lui. Elliot remercia alors ses dons dans le domaine du mensonge. Il renvoya soudainement l’impression d’être fier d’une farce aussi douteuse que celle-là, reculant avant de faire demi-tour. Il riait, un faux fou rire durant lequel il tournait la situation au ridicule.

♦ Haha, tu as raison Vanou ! Si je ne te connaissais pas, j’aurais dit que tu utilises une mauvaise technique de drague pour m’attirer. Tu sais, la technique qu’utilisent souvent les filles… faire genre « Oh, tu ne m’intéresses pas », « Oh, vas-t-en » en pensant que la psychologie inversée fonctionnera et que je ferais le contraire. Et que bien sûr je serais assez con que pour me faire avoir !

Tout était vrai. Au fond, leur relation fonctionnait de cette façon. Evan ne pouvait savoir qu’Elly s’efforçait simplement de le repousser différemment. Il profita d’être de dos pour reprendre ses esprits. Ton cœur… merde… Si vite, si fort, des battements qui le rendaient fou, des battements qui accéléraient à lui en serrer la gorge. Terriblement déçu de finir par conclure de sa tentative de toute à l’heure qu’il s’agissait d’un amour à sens unique, il utilisa sa tristesse et son envie de pleurer pour se comporter à l’extrême opposée. Il se prenait pour un clown, tentant d’arracher un rire au beau brun. Cependant, derrière cette petite comédie, il répondait sincèrement.  De nouveau face à lui, il lui expliqua leur rencontre, ce qui avait provoqué un déclic en lui et qui lui avait permis de voir directement qu’il se cachait derrière un rôle.

♦ Tu te souviens de quand tu as pointé ta flèche sur moi ? Toussotant, il mima la scène en essayant d’adopter l’expression et une voix se rapprochant de celle d’Evan lors de leur rencontre, mais en tournant tout ça au ridicule. « Attention Elliot –parce que même si je veux pas te parler je fais l’effort de retenir ton nom-, moi je suis pas un rigolo, j’suis un dur tavu, je rirais à tes blagues mais dans une heure, pas moins sinon ça me donnera l’air gentil et ça me file de l’urticaire. Moi c’est Evan Emmings, retiens le bien. Pas un mot à qui que ce soit – parce que clairement en croisant un mec dans une forêt tu sais des trucs de fou sur moi, genre j’ai un arc WOOOOW-, personne n’a à savoir ce que je fais, ce monde est un enfer, donc même si je veux que PERSONNE SACHE TU M’ENTENDS, PERSONNE DONT TOI PARCE QUE TU FAIS PARTIE DU LOT OUEP, bah en fait je veux me casser d’ici. Voilà. Sinon j’ai pas envie de te parler. Nope.»

Il gesticulait en tous sens, peut-être même davantage que ce jour-là. Il paraissait plutôt heureux d’ailleurs… comme s’il était déjà passé à autre chose, que la colère et la déception n’avaient jamais existé. La dernière phrase d’Evan le figea alors sur place, il resta un moment immobile dans une pose ridicule, avant de croiser les bras et dévisager le brun. Oui… tu vois, il n’a même pas goûté… Elliot avait appris à cuisiner avec sa mère, mais étrangement tout ce qu’il entreprenait seul virait toujours au fiasco. Elle, elle avait toujours mangé en le rassurant, en lui disant qu’elle, elle aimait bien et que l’important était qu’il prenne plaisir à se mettre derrière les fourneaux. De son côté, il avait fini par s’habituer au goût de ses aventures culinaires, trouvant même qu’il progressait toujours plus. Mais le jugement de l’Anglais, bien qu’il fût justifié, le contrariait fortement. D'un ton accusateur et plutôt agressif, il reprit.

♦ Par contre, tu es cruel. Si l’animal est vraiment mort de ça… c’est que tu n’as même pas goûté ce que j’avais fait. Pas que je voulais te voir mort hein, j’ai eu trop de restes et je mange que ça depuis à tous les repas donc c’est inoffensif. J’ai rarement été aussi en forme en plus… C’est méchant d’exagérer à ce point pour te donner bonne conscience de l’avoir simplement jeté.
Revenir en haut Aller en bas

Evan Emmings
Conscious Gamer
Evan Emmings
Inscrit depuis le : 19/10/2014
Histoires racontées : 171
Diamants : 126

Feuille de personnage
Âge/Groupe/Royaume: 19 ans / Conscious Gamer / Feu
Inventaire Magique:

MessageSujet: Re: I wanted you to know that I love the way you laugh • PV : Elliot    I wanted you to know that I love the way you laugh • PV : Elliot  EmptyLun 1 Déc - 18:08

Evan avait essayé d'ignorer les précédentes paroles du blond, et jusque-là, il y était parvenu. Mais ce lapsus bien trop évident avait fini par attirer son attention. Enfin quelque chose qui se démarquait dans le flot de vociférations d'Elliot. "Ad..." Ce n'était pas la première fois que ce dernier hésitait sur ce mot : adorable. Si le chasseur n'avait pas été aussi en colère contre lui-même ainsi que contre son voisin, il aurait pu se sentir gêné et rougir, ce qui aurait fait jubiler l'herboriste... Mais non. Là, il était resté immobile devant ce début de mot qu'il rejetait habituellement.
Il n'était pas mignon. Du moins, il essayait de s'en persuader, ignorant la vérité... Et puis, quelle importance ? Peu importe ce qu'Elliot pouvait penser. Lui, il le trouvait bien beau...
Et encore plus lorsqu'il s'approcha de lui petit à petit, son visage étant de plus en plus près du siens. Evan sentit un frisson parcourir le long de son dos. Il était en train de rêver ou le blond le draguait, ou même pire, tentait de l'embrasser !?
Le cœur de l'Anglais battait de plus en plus fort, de plus en plus vite. Tellement qu'il avait presque l'impression qu'il allait lui briser les côtes. Du calme Evan... Reste tranquille. Je suis sûr qu'il ne va pas le faire... Non, il ne le fera pas.
Le calme n'était décidément pas le fort du chasseur aujourd'hui. Malgré tous ses efforts, il ne parvint pas à se détacher de cette situation plutôt délicate. Le visage du Japonais n'était plus qu'à quelques petits, tout petits centimètres du siens. Il pouvait presque en apercevoir tous les détails... Par pitié... Qu'il arrête ses conneries, là ...!
Plongeant ses yeux verts écarquillés par la peur et l'appréhension dans ceux d'Elliot, il essaya de lui faire comprendre qu'il n'avait pas intérêt de s'y risquer. Non, Evan n'était vraiment pas prêt pour ce genre de chose. En fait, personne ne l'avait jamais vraiment embrassé, alors...
Et puis c'était l'herboriste, pas n'importe qui. C'était lui.
Son regard parut faire de l'effet. Rapidement, un air fier s'afficha sur le visage d'Elliot qui recula pour faire demi-tour, éclatant d'un rire qui sonnait étrangement faux. Haussant les sourcils, le chasseur le regarda faire. Ça y est, son voisin était devenu fou ! Et non ! Tu te trompes ! Il veut juste se foutre de ta gueule.
Une mauvaise technique de drague, hein ? Drôle, très drôle. Il ne le draguait pas du tout. C'était plutôt le contraire d'ailleurs ! Elliot devenait vraiment très collant et assez glauque...
Poussant un soupir exaspéré, le brun regarda l'herboriste pousser le bouchon en l'imitant... C'était très caricatural. Evan se prit même à se mordiller la lèvre tellement cela l'énervait. Il détestait qu'on se moque de lui en l'imitant. Et puis... Le blond gesticulait beaucoup, beaucoup trop ! Il ne faisait quand même pas comme ça quand il parlait, si ? Lançant un regard noir à son voisin, l'Anglais croisa les bras, attendant qu'il ait enfin fini son numéro de Clown...
Il faut que tu te venges... Trouves un truc. C'était comme cela que lui était venu à l'idée de mentionner l'oiseau mort après avoir mangé le bentô préparé par le Japonais. Evan l'avait plutôt dit méchamment... Hum, non. Il avait employé un ton narquois et moqueur. Le chasseur avait réagi comme un imbécile, faisant à l'autre ce qu'il n'aimait pas qu'on lui fasse.
Comme il s'y serait attendu, Elliot ne manqua de lui reprocher sa méchanceté. Fronçant les sourcils, le chasseur l'écoutant attentivement. L'herboriste était vraiment vexé. Sa voix, d'habitude si joviale et sympathique avait mué pour emprunter un côté brut, agressif. Trop fort, t'y es allé trop fort ! :

«Me donner bonne conscience ? Pas du tout. C'est la stricte vérité... Et je t'avoue que je n'avais vraiment pas faim ! Excuses-moi si tu y avais mis tout ton cœur. Bref. Que tu me crois ou pas l'animal est mort. Et je ne t'ai jamais dit que j'étais quelqu'un de gentil... Mais de là à être cruel...»

Poussant un grognement, Evan alla à nouveau s'asseoir sur son lit, fixant le visage d'Elliot. Il se doutait bien que ce dernier n'avait jamais voulu me tuer, ce n'était pas dans son style... Du moins c'était ce qu'il en pensait.

«Et ton imitation était tout sauf réussie. Ça me fait de la peine que tu me perçois comme ça... Je ne vois pas les choses de la même manière que toi on dirait.
Bref... Aurais-tu la gentillesse de t'en aller maintenant ? Je crois qu'on s'est assez vu comme ça aujourd'hui, tu penses pas ?»
Revenir en haut Aller en bas

Elliot Hayaki
Intense Gamer et Modérateur
Elliot Hayaki
Inscrit depuis le : 04/10/2014
Histoires racontées : 175
Diamants : 94

Feuille de personnage
Âge/Groupe/Royaume: 19 ans/Intense Gamer/Feu
Inventaire Magique:

MessageSujet: Re: I wanted you to know that I love the way you laugh • PV : Elliot    I wanted you to know that I love the way you laugh • PV : Elliot  EmptyMar 23 Déc - 15:12

L’Anglais ne faisait aucun effort. L’herboriste constatait qu’il n’y mettait pas du sien et un sentiment d’injustice s’élevait en lui. Sa fierté en prenait soudainement un coup : Avait-il perdu tant de temps à se battre pour rien ? À essayer d’arranger les choses alors qu’Evan s’en fichait totalement ? Il aurait pu se cracher dessus tant il se trouvait idiot d’avoir cru que le brun se souciait de lui, et cette rage s’exprima malheureusement sur la seule personne au monde sur laquelle il n’aurait pas voulu qu’elle sorte. Les mots se contentaient de sortir, durs et agressif bien qu’il n’hurlait pas. Néanmoins, il marchait sur la limite en équilibre instable : La moindre goutte d’eau supplémentaire l’aurait amené à lui crier dessus.

♦ Donc par chez vous, on ne sait pas mettre au frais quelque chose pour le manger plus tard ? Te fous pas de moi, je n’ai jamais apprécié les trouillards qui essaient de se donner bonne conscience au lieu d’assumer leurs conneries.

Elliot adressa un regard froid à Evan. Il le fixa longuement avant de finir par soupirer, regardant à l’extérieur. Étrangement, il se prenait de sympathie pour cette rue vide, cette rue aussi vide que lui. Peut-être avait-il trop fait le pitre en montrant au chasseur comment il le voyait, mais il n’avait pas voulu être blessant. Son mime ridicule visait simplement à lui permettre de mieux comprendre la façon dont il appréhendait le monde sur un ton humoristique… Jamais il ne se serait moqué de lui. Son cœur tout mou derrière sa façade de dur l’attendrissait bien trop pour s’abaisser à l’attaquer ainsi.

♦ Si tu n’es pas cruel, tu manques en tout cas cruellement de second degré, dit-il plus calmement tout en restant sec. Effectivement. On ne voit pas les choses de la même façon.

Cette phrase à elle seule résumait la totalité de la situation. Le blondinet était persuadé qu’il ne perdrait pas de temps à l’effacer de sa vie puisqu’ils étaient bien trop différents. Il ne devait pas représenter quoi que ce soit d’important pour lui en trois rencontres : Il l’oublierait et ne s’en porterait pas plus mal. Ce qu’il avait indiqué dans son journal intime n’avait aucune espèce d’importance : Evan ne l’aurait pas traité de cette façon si cela avait été le cas, il en était convaincu. Il n’avait même pas la force de lui en vouloir pour ce qu’il considérait être une trahison. Il était le seul à s’être accroché ainsi, seul à s’être débattu avec l’image d’Inori dans un coin de son esprit.

♦ J’ai compris le message. Ne t’en fais pas. Pas besoin de me raccompagner : Je sais où se trouve la porte.

Elliot rejoignit la porte de la chambre d’un pas lourd. Le son que sa marche provoquait semblait résonner dans ce silence rempli de tensions, comme la manifestation physique de ce poids qu’il avait sur le cœur. Posant sa main gauche sur le cadre en bois, il se tourna une dernière fois en direction de l’Anglais. Son expression ressemblait à celle qu’il arborait lors de leur rencontre à la forêt des murmures, un air d’imbécile heureux niais et irritant qui ne collait pas aux mots durs d’adieux qu’il prononçait. Il remarqua qu’autour du chasseur, tout avait fané à cause du fort sentiment de dépression qui s’était emparé de lui et qu’il dissimulait à merveille. Cette pièce paraissait si terne et hostile tout à coup qu’il sentit un léger frisson parcourir son dos.

♦ Même si je ne le fais pas exprès, c’est probablement mieux ainsi. Tu pourras balayer ça en moins de deux. Je te souhaite bonne chance pour la suite de tout cœur, Evan.

Le ton de sa voix s’était fortement adouci au point qu’il aurait été fort compliqué de douter de l’honnêteté d’Elly quand il lui avouait espérer qu’il sorte un jour de Black Hole. Au fond, des adieux servent bien à clore une histoire, alors il n’avait plus la moindre raison de chercher de quelle façon il pouvait rester à ses côtés. Il était d’un calme au goût inquiétant, un calme qui ne durerait que le temps de sauver les apparences. Il disparut des lieux. En passant, il jeta à peine un regard à ses constructions en praline, à son Big Ben achevé, à son Tower Bridge et son London Eye à moitié écroulés parce qu’il n’avait pas trouvé d’alternative pour empêcher la gravité de faire son travail. Le blond sentit les larmes ruisseler sur ses joues et se dépêcha. Il claqua la porte d’entrée, à la fois de rage envers lui-même ainsi que pour faire savoir à Evan qu’il était bien parti.

Il se figea sur place, adossé à l’entrée quelques secondes, torturé entre l’envie de décamper et l’espoir secret qu’il tenterait de le rattraper… mais aucun son ne lui parvenait de l’escalier et le temps s’écoulait. L’herboriste soupira et baissa la tête, rentrant lentement. Emi remarqua ses yeux rougis et son air abattu. Elle garda le silence, comprenant qu’il s’effondrerait si elle abordait le sujet. Il monta chez lui et se barricada à l’intérieur, fermant pour l’une des premières fois la porte de l’étage. Il plongea dans son lit, recouvrant bien vite sa tête sous les couvertures, et attendit ainsi impatiemment le contrecoup de ces plusieurs nuits sans fermer l’œil. Il sanglota jusqu’à ce que ses membres s’engourdissent.

HRP:
Revenir en haut Aller en bas

Evan Emmings
Conscious Gamer
Evan Emmings
Inscrit depuis le : 19/10/2014
Histoires racontées : 171
Diamants : 126

Feuille de personnage
Âge/Groupe/Royaume: 19 ans / Conscious Gamer / Feu
Inventaire Magique:

MessageSujet: Re: I wanted you to know that I love the way you laugh • PV : Elliot    I wanted you to know that I love the way you laugh • PV : Elliot  EmptyLun 29 Déc - 14:32

Toute cette histoire s’était plutôt mal terminée. Elliot était finalement parti. Evan avait été dans un premier temps soulagé mais lorsqu’il avait vu toutes ces fleurs fanées autour de lui, il avait vite déchanté. Cette dispute lui avait paru pourtant bien puérile et sans importance. Le Japonais l’avait si mal vécue que ça ?
Un étrange sentiment avait alors serré la gorge du chasseur. Quelque chose d’assez désagréable, un mélange de tristesse et de culpabilité. Il y était allé peut-être un peu trop fort, non ? C’était à cause de lui tout ça. Il s’était très bien imaginé Elliot revenir chez lui en larmes… Oui, il en était bien capable.
C’était alors pour nettoyer sa chambre qu’il était allé chercher une poche à l’étage du bas, ou du moins un truc pour se débarrasser de toutes ces fleurs rabougries. Quand il avait découvert la surprise qui l’attendait dans le salon, il avait vraiment craqué : Big Ben en praline… Une magnifique sculpture, si bien faite… et bien d’autres monuments quelque peu écroulés mais tout aussi bouleversants. Cela lui avait trop rappelé son passé et tout s’était accumulé. Des larmes lui étaient montées aux yeux, il avait essayé de les refouler, sans succès. Le chasseur s’était alors laissé tomber au pied de l’horloge miniature et était resté là un bon moment, sans faire un geste, le temps qu’il se calme. Pour être honnête, il avait eu beaucoup de mal à s’arrêter. Chaque question qui se bousculait dans sa tête lui faisait encore plus mal que la précédente. Son cœur se serrait petit à petit et il réalisait ce que l’herboriste était réellement pour lui. Evan l’aimait. Oui, c’était assez étrange à dire comme ça, mais c’était bien de l’amour qu’il ressentait pour lui. Quelque chose de profond… Mais cela lui semblait complètement exagéré : comment avait-il pu autant s’attacher à lui en seulement quelques visites ? Il n’en savait rien et n’avait plus la force d’y réfléchir.

Il lui avait bien fallu la journée pour tout nettoyer. Balayer toutes ces fleurs lui avait fait plus de mal que le reste. Il avait eu l’impression de chasser un peu plus Elliot de sa vie à chaque pétale jeté. Pour Big Ben, Tower Bridge et London Eye, il n’avait pas hésité une seule seconde : tout était allé à la poubelle. Des heures de travail acharné envolées en une petite journée. L’anglais s’en voulait de plus en plus… Peut-être que l’herboriste avait raison, peut-être qu’il était vraiment cruel, finalement…
C’était démoralisé qu’il s’était couché, serrant son oreiller dans ses bras pour essayer de se consoler.

Les jours passèrent et aucune nouvelle d’Elliot. Evan s’était surpris plusieurs fois à guetter sa présence dans la rue, mais celle-ci paraissait toujours aussi déserte.
Le chasseur avait alors repris son train-train habituel, partant dans la forêt tous les matins, attrapant un ou deux lapins, les cuisinant et les mangeant sans trop d’appétit…
Puis, un jour, il finit par se dire que tout cela ne pouvait plus durer. Il prit alors son courage à deux mains, sortit de chez lui et alla frapper chez son voisin. Le jeune homme avait décidé de s’excuser, ils ne pouvaient pas s’ignorer éternellement. Mais ce ne fut pas le blond qui lui ouvrit la porte mais son assistante. Il lui semblait avoir déjà entendu son nom… Emi ? Il demanda alors à voir l’herboriste, pensant qu’il était sûrement en train de travailler comme un dingue à l’étage mais lorsque la jeune femme esquissa une petite grimace, il blêmit tout aussi tôt :

« Vous ne l’avez pas vu vous non plus ? Tout le monde le cherche… Cela fait maintenant presque deux semaines qu’on n’a plus aucune nouvelle de lui… Mais bon, je pense qu’on ne devrait pas s’inquiéter pour lui, il est quand même assez débrouillard… Enfin bref, je suis vraiment désolée. »

Deux semaines. Où ce blond avait-il bien pu partir ? Il ne s’était tout de même pas volatilisé ?! Evan s’était alors contenté de remercier l’assistante et de revenir chez lui pour se laisser tomber dans son fauteuil, une tasse de café dans les mains. T’inquiète pas, il reviendra bien un jour… Il a du se perdre quelque part, dans la forêt… C’était les mots qu’il s’efforçait de se répéter pour se rassurer, en vain. Il n’arrêtait pas de s’imaginer des tas d’horreurs à son sujet. Doué comme il était pour s’attirer des ennuis il aurait très bien pu se faire bouffer par une bête ou un truc dans le genre. Tu ferais mieux d’aller te coucher… Dormir te fera sûrement le plus grand bien.
Un, puis deux, puis trois jours passèrent pour laisser place à une bonne semaine. Elliot n’était toujours pas revenu. Le chasseur s’inquiétait de plus en plus, il passait voir chez son voisin tous les matins avant de partir à la chasse pour avoir des nouvelles… Puis vint le moment où il n’en dormait presque plus de la nuit. Tout cela le travaillait sans cesse. Un mois. Un mois depuis leur dispute, plus un seul signe de vie de l’herboriste et le maigre espoir d’Evan qui maigrissait de jour en jour. Il finit par décider de partir à sa recherche. A quoi bon rester chez lui, sans rien faire ? Il aurait dû en avoir l’idée plus tôt. Depuis le temps, Elliot avait eu le temps de se faire tuer et retuer… Mais le brun avait préféré se consoler en se disant qu’il reviendrait. Mais le problème était bien là : il n’était pas revenu.
Alors, le lendemain matin, ce fut avec un sac plein de provisions sur le dos qu’il partit de chez lui, n’oubliant surtout pas de fermer la porte à clé. Cette fois-ci, il ne passa pas voir l’assistante : il était sûr que le blond n’était pas revenu, il était resté éveillé toute la nuit pour guetter son éventuel retour.
Il gagna alors le centre-ville après avoir inspecté quelques ruelles (Elliot étant bien capable de se perdre dans Mehark) et décida de partir à sa recherche dans la forêt. Sa gorge se serrait à mesure qu’il réalisait qu’il n’avait que très peu de chance de le retrouver, ou même pire : de le retrouver vivant.
Il atteint la sortie de la ville cinq minutes plus tard et s’arrêtant là, inspecta les environs. Rien, toujours rien. Seulement quelques vendeurs qui installaient leurs étals par-ci par-là.
Evan sentit les larmes lui monter aux yeux : il était parti où bordel ?! Il s’en voulait de s’être disputé avec lui, il se sentait coupable de sa disparition… Tellement coupable. Oui, tout ça, c’était juste de sa faute, rien que de sa faute ! L’idée de l’avoir tué le répugnait. Elle le répugnait tant qu’il avait presque envie de vomir.
Pleures pas, Evan, pleures pas.
Il se frotta rapidement les yeux et après avoir pris une bonne goulée d’air, se remit à regarder droit devant lui, s’apprêtant à reprendre sa marche pour se rendre à la forêt des murmures… quand il le vit, là, s’avancer d’un pas chancelant. Il avait l’air en très mauvais état, ses cheveux blonds d’habitudes bien coiffés et brillants de propreté étaient gras et en bataille. Il affichait un air épuisé et paraissait tout sauf en forme. D’un pas hésitant, le chasseur le rejoignit :

« Hey… ! C’est bien toi Elliot… ? Ça n’a pas l’air d’aller, vieux… »

Sa voix était devenue tremblante sous le coup de l’émotion. Si on lui avait dit qu’il verrait l’herboriste dans cet état, il ne l’aurait pas cru. C’était presque effrayant.
Il s’arrêta à un mètre de lui, le détaillant de la tête au pied :

« Dis-moi quelque chose … ! T’étais où ? Je partais justement à ta recherche… Ça va faire un mois, là… »
Revenir en haut Aller en bas

Elliot Hayaki
Intense Gamer et Modérateur
Elliot Hayaki
Inscrit depuis le : 04/10/2014
Histoires racontées : 175
Diamants : 94

Feuille de personnage
Âge/Groupe/Royaume: 19 ans/Intense Gamer/Feu
Inventaire Magique:

MessageSujet: Re: I wanted you to know that I love the way you laugh • PV : Elliot    I wanted you to know that I love the way you laugh • PV : Elliot  EmptyMer 31 Déc - 14:38


Le sommeil n’est pas une chose accordée à tous. Seuls les chanceux connaissent le repos, et lui ne l’était certainement pas. Il n’était parvenu à sombrer dans l’inconscience qu’à cause de ces plusieurs jours éveillés, ces jours horribles durant lesquels il était parvenu à tuer le beau. Elliot s’était habitué à l’idée qu’il ne valait pas plus que le pire des connards, qu’il ne méritait de toute façon pas cette joie. Il était sorti le lendemain et avait rejoint le bar. Il se l’était mise sévère avec l’espoir d’arrêter de penser, l’espoir de se sentir apaisé, enfin. Malheureusement, lorsque la délicieuse demoiselle qui avait partagé la fin de soirée en sa compagnie reprit la direction de son nid douillet, lui ne partageait pas cette même délivrance, ce même bien être qu’amenait à beaucoup l’alcool.

Plus il regardait ses mains, plus il voyait le sang. Ce sang qui souillait le corps, ce sang qui éclaboussait l’âme de son rouge assassin. Il traînait comme un ivrogne dans les rues, trop coupable que pour rentrer et le regard débordant de larmes. Quelle heure était-il ? Et si Evan partait chasser ? Qu’allait-il lui dire ? Comment allait-il le regarder ? Mehark lui paraissait floue au point de ne former qu’une ombre menaçante, une ombre sordide qui lui sommait de partir. Cette Mehark qui lui avait ouvert les bras, qui lui avait offert une place où vivre et un métier qu’il aimait plus que tout, elle n’était plus la même. S’il avait dû se juger lui-même, il se serait certainement condamné à la peine de mort. Il s’était braqué à nouveau, n’avait-il pas rien retenu ?

Il avait tué Inori. Ce soir-là, il ne parvenait pas à rassembler ses forces et espérer. Le pire le poursuivait et il sentait sa gorge se serrer de plus en plus. Le blond rebroussa chemin et préféra s’en aller, changer de royaume pour changer d’air. Il prit le bateau pour se rendre au jardin floral où il travailla avec acharnement. Tous se demandaient d’où il tirait cette soudaine concentration et s’il comptait définitivement s’installer là. Elliot n’avait jamais logé aussi longtemps dans le coin et ce sérieux inquiétait tout en réjouissant ses plus grands détracteurs. Il semblait s’être calmé, s’être assagi jusqu’à l’incident où il avait rendu géantes des plantes carnivores, provoquant la destruction de divers échantillons en provenance de la jungle twangi.Alors il y était allé. Les autres herboristes étaient dans leur droit de lui réclamer de rattraper ses bêtises et ils avaient raison de ne pas s’en faire pour un gars comme lui.

Sauf qu’il était entré dans ce foutu labyrinthe. Il avait suivi cette fille insolente et ils en étaient ressortis. Il aurait pu les tirer de là plus aisément, mais il avait joué les durs comme pour tenter de se persuader lui-même de sa valeur. Il avait voulu protéger quelqu’un à défaut de pouvoir se protéger de lui-même et, face à son impuissance et à l’odeur de la mort, il avait presque voulu se jeter dans ses bras. Embrasser un destin fatal qui l’aurait sauvé de sa douleur. Chaque minute qui passait, il le hantait. Il était obnubilé par son beau brun aux yeux d’émeraude au point de presque voir cette couleur partout, à l’intérieur de chaque végétal de cette fichue jungle. Même le vert le plus bête ressemblait soudainement à cette fichue lueur qui l’avait tant mis mal à l’aise. Il risquait sa vie mais s’il mourrait bien de quelque chose, c’était d’envie de le revoir. C’est à cet instant qu’il réalisa qu’il l’aimait.

Feylindrielle et lui s’en étaient sortis. Il était parti de son côté après cette aventure. Ses blessures l’avaient contraint à passer chez un guérisseur alors qu’il rapportait les espèces manquantes ainsi que de possibles nouvelles découvertes au Jardin. Elliot n’avait pas attendu plus longtemps, il s’était rhabillé et avait repris le bateau pour le Port Rubis. Malgré sa fatigue, il pensait tant à Evan qu’il rejoignit la forêt sans attendre d’être rétabli. Il lui fallait davantage de travail à ramener chez lui parce qu’il n’existait rien d’autre au monde qui puisse le libérer de ces souffrances qu’il s’infligeait tout seul.


Un chat de gouttière malade, voilà la description la plus exacte que l’on pouvait faire de lui. Ses vêtements étaient déchirés et avaient perdu leurs puissantes couleurs vives, celles qui tranchaient tant avec ses cheveux blonds à l’allure soudainement bien négligés. Ceux-ci avaient poussés, et pourtant ils ne semblaient plus être coupés de façon symétriques, comme si le côté droit avait été raccourcis par une lame affûtée. Il marchait, chancelant et le regard vide rivé sur les pavés. Il marchait, affichant le même entrain qu’un homme qui s’avancerait vers la guillotine qui l’attendait. Il marchait, boitant avec l’air de ceux qui n’ont plus la force de jouer les fiers. Il marchait en sachant pertinemment qu’à cette heure, lui serait déjà parti chassé.

Pourtant, Elliot manqua de sursauter en entendant la voix qui l’interpellait à sa sortie de la forêt des murmures. Il releva la tête pour découvrir l’expression inquiète du beau brun. S’il s’agissait bien de lui ? Avait-il l’air si minable que cela ? Il aurait souhaité disparaître de la surface du monde plutôt que de tomber sur lui. Dans cet état pitoyable, il ne parvenait pas à comprendre ou peut-être refusait-il tout simplement de se montrer de bonne volonté. Evan mentait. Jamais il ne serait venu pour lui. Les personnes telles que lui ne s’encombraient ni de monstres, ni d’hommes à moitié mort.

♦ Evan ? Partir… à ma recherche ?

Il aurait pu pleurer de ce bonheur inespéré au lieu de se contenter de le dévisager. Les mots de l’Anglais rebondissaient sur lui, ils n’entraient pas. Il ne les laisserait pas pénétrer son cœur et rouvrir cette blessure. Alors il cherchait pourquoi il le cherchait, il cherchait pourquoi sa voix tremblait d’émotion, pourquoi il s’était approché de lui et lui parlait comme si rien ne s’était passé. L’herboriste avait l’impression d’avoir manqué un épisode, un des épisodes de sa propre vie.


♦ J’étais allé au Jardin Floral pour travailler. Enfin… à la base… Après je suis juste parti me promener dans le labyrinthe de la Jungle twangi. Je ne te conseille pas d’y aller, tous ces murs qui se ressemblent… C’est lassant et pas si dépaysant que ça…

Des plaisanteries si forcées qu’elles n’auraient convaincues personne. Il se trouvait juste là, comme nu et faible aux yeux de tous et il détestait cette sensation. Il la haïssait et ne voulait qu’une chose : Fuir même si ce n’était que dans une ruelle pour aller se cacher, pour ne plus sentir ces regards moqueurs ou empreints de pitié. Le grand Elliot n’était jamais apparu ainsi à la vue de tous dans ce monde, c’était l’ancien Elliot. Celui qui avait passé plusieurs mois recroquevillé dans sa chambre. Celui qui ne trouvait plus la force d’ouvrir les yeux et qui se serait laissé crever de faim tant il avait de la peine. Ce gars blessé qui ne croyait plus en rien, même pas à un rêve stupide. Ce mec qui ne se vantait pas d’être peut-être l’un des deux premiers qui avaient survécu à ce dédale et pire, qui rabaissait cet exploit ainsi que la dangerosité de l’endroit.

♦ … Oh… me chercher… Il marqua une pause, absent quelques secondes avant de reprendre sur le même ton déprimé. Tu avais besoin… d’une préparation ? Est-ce que ça veut dire… qu’Emi est en rupture de stock ? Je savais que je devais faire un détour par la forêt… avant de rentrer…

Non, il n’était pas là pour lui. Le cœur d’Elliot rejetait cette idée avec la plus grande violence, le plus grand des mépris. L’accepter n’aurait fait qu’accentuer la douleur et il n’était pas prêt à se confronter à ses sentiments. Il l’aimait et le savait. Il aimait un garçon qui ne semblait pas accepter sa bisexualité, un garçon dont il s’était moqué, amicalement certes, mais moquer tout de même. Jamais l’Anglais n’aurait pu lui pardonner son comportement de la dernière fois… Se souvenant qu’il sortait de la forêt, il trouva la raison la plus probable expliquant sa présence : Son voisin devait être en chemin pour chasser.

♦ Je ne veux pas te déranger, ramène toi… plein de viande hein ? Je vais me débrouiller pour rentrer. Il faut…que je travaille…

Il ne pouvait pas s’excuser. Ce n’était pas sa fierté qui le retenait. S’il tentait de réparer ce qu’il avait brisé entre eux, Elly ne se pensait pas capable de contenir ses sentiments et il était perdu. Perdu entre l’envie de le serrer dans ses bras et la culpabilité qu’il aurait ressentie par rapport à Inori. Il cessa donc de le regarder pour avancer en direction de sa boutique et passa à côté de lui d’un pas extrêmement lent. Il s’était déjà éloigné d’environ cinq mètres quand il tomba à genoux d’un seul coup. Vu son état, on ne pouvait pas qualifier cela de fort surprenant sauf pour lui. Il paraissait être plutôt étonné de constater qu’il avait atteint sa limite et se contentait de fixer la rue, la bouche entrouverte le temps de reprendre ses esprits.
Revenir en haut Aller en bas

Evan Emmings
Conscious Gamer
Evan Emmings
Inscrit depuis le : 19/10/2014
Histoires racontées : 171
Diamants : 126

Feuille de personnage
Âge/Groupe/Royaume: 19 ans / Conscious Gamer / Feu
Inventaire Magique:

MessageSujet: Re: I wanted you to know that I love the way you laugh • PV : Elliot    I wanted you to know that I love the way you laugh • PV : Elliot  EmptyMer 31 Déc - 19:05

Evan restait comme hypnotisé devant l’état d’Elliot. Il était presque choqué de le voir comme ça. Et surtout, il s’inquiétait pour lui. Ce n’était même pas une histoire de propreté. Oui, le Japonais était tout sauf propre, il était poussiéreux et tout et tout, mais le pire dans tout ça, c’était son visage. Le chasseur n’avait encore jamais vu un teint aussi blafard, cela lui faisait presque peur. Et puis il y avait aussi ses yeux habituellement si beaux et pétillants qui avaient perdu tout leur éclat et étaient devenus ternes. Une lueur de tristesse flottait dans ses iris. Et ces cernes aussi...
Le blond bredouilla quelques mots incompréhensibles avant de lui répondre. C’était trouble, bizarre… À la base il était allé au jardin floral pour travailler, oui, jusque-là l’Anglais comprenait, mais la suite… Elle paraissait surréaliste. Comment s’était-il débrouillé pour atterrir dans un labyrinthe ? Et pas n’importe quel labyrinthe en plus, un dont peu de personnes en étaient ressorties.
Un frisson parcourut le dos d’Evan. Il n’arrivait pas à s’imaginer l’herboriste au milieu de cet enfer. C’était un endroit extrêmement hostile dans lequel il n’aurait jamais osé s’aventurer. Il veut se suicider ou quoi ? Visiblement pas puisqu’il en était ressorti… indemne, pas dans son meilleur état, mais indemne.
Et Elliot trouvait encore de quoi faire des plaisanteries douteuses. Il était fou, voilà la conclusion à laquelle le chasseur aboutissait, il avait pété les plombs. Pourtant, le brun n’était pas en colère contre lui. Non, loin de là, il éprouvait juste un profond sentiment de soulagement et une étrange envie de le serrer dans ses bras. Il était vraiment heureux de le revoir, le poids qui lui pesait sur le cœur s’en était allé.
Aussi, il aurait bien aimé lui dire quelque chose, lui dire à quel point il était content de le revoir, mais il n’y parvenait pas. Alors il l’écoutait, il ne faisait que l’écouter. Et il restait immobile.
Elliot s'arrêta de parler durant de longues secondes, laissant tomber un lourd silence qui aux yeux d’Evan dura une éternité, puis d’une voix fatiguée et déprimée, il posa quelques questions. L’Anglais se prit à froncer les sourcils. L’herboriste avait vraiment une très mauvaise image de lui. Cela faisait plus d’un mois qu’il avait disparu, et non, ça ne lui venait pas à l’esprit que le brun était venu… juste pour le retrouver, qu’il était parti à sa recherche. Non. Il préférait s’imaginer que le chasseur avait besoin de lui, besoin d’un mélange de ses stupides plantes ou alors qu’Emi était en rupture de stock ! Même Emi ! Comme si son assistante ne s’inquiétait pas pour lui ! La gorge du brun se serra et cette colère qui s’était éteinte juste au moment où il avait vu l’herboriste se ranima tout aussi tôt et recommença à le dévorer petit bout par petit bout. Il sentit même ses yeux se remplir de larmes prêtent à dévaler sur ses joues au moindre clignement de paupières. Oh, Evan n’était pas en colère contre Elliot, non, loin de là. Il s’en voulait juste de s’être fait passer pour un pareil connard. Qui aurait été assez cruel pour aller chercher un gars qui avait disparu depuis un mois, seulement pour satisfaire ses petits besoins ?! Lui ? Non, ce n’était pas lui ça, c’était juste une foutue image qu’il avait voulu donner de lui, nuance.
Le garçon renifla discrètement, essayant de refouler ses larmes pleines de haine. Il écoutait toujours l’herboriste, bien sûr. Et ça n’arrangeait pas la situation. Non, ça attisait le feu qui brûlait en lui.
Elliot lui passa à côté sans un regard, d’un pas lent, ne demandant même pas de l’aide. Pourquoi voudrais-tu qu’il te demande de l’aide, triple idiot ? Tu sais bien, t’es censé jouer au con jusqu’au bout, t’es censé aller chasser et l’ignorer, là… Non, tu l’aide pas, faut pas, tu risques de péter tout ton beau déguisement. Il aurait bien laissé échapper un petit rire amer, rien que pour se soulager s’il n’avait pas entendu un gémissement derrière lui. Evan fit alors volte-face et découvrit Elliot affalé par terre, tremblotant. L’herboriste était à bout de force, ça se voyait. Il n’irait pas plus loin, pas sans aide. Ou alors il ne lui restait plus qu’à ramper jusqu’à chez lui ! En voilà une merveilleuse solution ! Comme ça, tu ne saliras pas ta belle image, laisse-le se débrouiller va, part chasser… Part chasser…
Le chasseur sentit une perle humide rouler le long de son visage. Il était à bout de nerf. Un mois. Un mois d’attente et de frustration… pour ça. Pour s’entendre dire qu’il ferait mieux d’aller chasser. Mais qu’est-ce qu’il avait foutu ?! Il l’aimait ce mec ! Il l’aimait plus que tout. Mais voilà, il n’arrivait pas à l’accepter. C’était ça, son problème. Ne pas arriver à accepter ce qu’il était. Il avait honte, peut-être ? Alors voilà, il rejetait sans arrêt ce blond qui faisait des pieds et des mains pour lui faire plaisir. Qui faisait tout pour lui redonner goût à la vie. Il s'était fait passé pour un gros con.
Il était très grand temps de changer. Le brun pouvait le faire. Il s’en sentait capable. Il voulait changer, s’affirmer, s’accepter. Juste pour Elliot, pas pour lui. Juste pour l’herboriste.
L’herboriste qui était toujours à genoux et qui reprenait ses esprits.
Evan s’avança vers le blond puis s’accroupit pour se mettre à sa hauteur. Les larmes avaient coulé, il n’avait même pas cherché à les essuyer. Au fond, il s’en foutait royalement :

« Je ne sais pas ce que j’ai foutu avec toi, mais je crois qu’il va falloir redorer l’image que t’as de moi, parce que là, ça craint. Alors non, Elliot. Je ne suis pas venu pour que tu me fasses un de tes mélanges plutôt louche avec tes plantes. Je ne suis pas non plus venu parce qu’Emi est en rupture de stock – d’ailleurs je suis certain qu’elle va être ravie de te voir en vie – et je ne suis encore moins venu pour aller chasser. Même si ça peut te paraître étrange, je suis venu pour toi et rien que pour toi. »

Le chasseur plongea son regard vert tendre dans les yeux étoilés de l’herboriste et une main tremblotante vint se placer sur une des joues de ce dernier. Il ne réfléchissait plus à ses actes. Non, son cœur lui dictait juste ce qu’il devait faire. Comme des consignes… accompagnées de battements rapides, trop rapides, beaucoup trop rapides.
Allez, n’est pas peur, fais-le, qu’est-ce que t’y perdras de toute façon ?
Son visage se rapprocha tout doucement de celui d’Elliot, et délicatement, ses lèvres se posèrent sur celles de ce dernier. Ce qu’il éprouva à ce moment-là lui fit alors le plus grand bien. Il était comme libéré… Quelque chose s’était brisée,  une barrière, un truc qui l’empêchait depuis un bon moment de faire ça. Et puis il y avait cette chaleur qui envahissait tout son corps. Comme des flammes… Mais ce n’était pas désagréable, juste un peu déstabilisant. C’est de là que venait l’expression « le feu de l’amour » ? Peut-être, ça y ressemblait fortement. La gêne faisait aussi partie de ses sentiments… Mais il l’ignorait, elle et tous les gens qui les entouraient. Non, ils ne t’entourent pas, il sont sûrement en train de vaquer à leurs occupations… Et puis ils ne sont pas si nombreux… Cinq peut-être ?
Bah, peu importait, après tout. Il n’y avait plus qu’Elliot et lui. Un Elliot qui ne l’avait pas repoussé pour l’instant, qui se laissait faire…
Mais le baiser ne dura à peine que quelques secondes. Evan avait pensé et éprouvé tant de choses durant ces toutes petites secondes… C’était impressionnant.
Aussi impressionnant que sa réaction lorsqu’il décolla ses lèvres de celles du blond. Il aurait cru s’enfuir en quatrième vitesse, mais non. Il restait là, en face de ce garçon qui devait sûrement le dévisager bizarrement – non, il n’avait pas le courage de le regarder droit dans les yeux, il gardait les siens baissés -, le visage rouge comme une tomate. Il avait chaud, très chaud tout à coup. Et il avait l’impression que le moindre mot que l’herboriste prononcerait risquerait de déclencher un incendie chez lui.
Et Evan souriait. Certes, c’était un petit sourire, assez gêné, mais un vrai sourire. Pas ce truc faux qu’il faisait de temps en temps, pas ce truc qui mentait plus qu’autre chose. Alors, sans faire exprès, il pensa à voix haute :

« De toute manière, fallait bien que j’le fasse un jour… »
Revenir en haut Aller en bas

Contenu sponsorisé

MessageSujet: Re: I wanted you to know that I love the way you laugh • PV : Elliot    I wanted you to know that I love the way you laugh • PV : Elliot  Empty

Revenir en haut Aller en bas
 

I wanted you to know that I love the way you laugh • PV : Elliot

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 2Aller à la page : 1, 2  Suivant

 Sujets similaires

-
» I peek into the same impossible future that suffocates me ♦ Elliot Hayaki

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Game Over !  :: 
Royaume De Feu
 :: MEHARK ; CITEE EMBRASEE :: HABITATIONS :: Maison d'Evan Emmings
-